La forme suit Carolina Reis

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Publié 03/05/2016 par François Bergeron

On connaît Carolina Reis par son implication au sein du Labo d’Art de Toronto, où elle s’occupe des communications et des programmes de formation des jeunes.

Grâce à sa participation récente au festival Fashion Art Toronto au Daniels Spectrum, et à une conférence qu’elle donnera le 14 mai au Musée du textile dans le cadre du festival Subtle Technologies, on découvre son art et ses projets.

Artiste designer travaillant avec les vêtements, les textiles et les nouveaux médias, elle s’intéresse notamment à la relation entre les vêtements et le corps. «Je me questionne sur l’influence que peuvent avoir les formes des vêtements sur les individus et comment cela peut affecter la société», explique-t-elle en entrevue à L’Express.

«La forme suit le corps»: c’était le titre sa récente exposition de mannequins vêtus de lainages conçus et fabriqués spécifiquement pour la position assise, accompagnés d’une vidéo. Elle s’inspire ici du credo des designers et des architectes: «la forme suit la fonction».

«Nos vêtements sont tous créés pour la position debout», dit-elle, «alors que nous ne passons en moyenne que 17% de notre temps dans cette position.» Nous passons presque la moitié de notre vie assis et plus du quart allongés (endormis).

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Ce n’est pas vraiment une critique; plutôt un questionnement servant à pousser plus loin la réflexion sur la mode et la société.

Carolina Reis fait remarquer que «le veston masculin n’a pas changé depuis la révolution industrielle, et est devenu un symbole universel de statut et de pouvoir». Même dans les sociétés orientales ou tribales où les hommes portent des vêtements traditionnels très divers, leurs dirigeants portent le pantalon-chemise-veston occidental dans les fonctions officielles.

Contrairement à cette mode masculine, la mode féminine a continué d’évoluer partout et est beaucoup plus complexe et colorée que la mode masculine. Est-ce un signe que les femmes sont essentiellement «décoratives»?

Est-ce la mode qui affecte ceux qui la portent ou l’inverse?, se demande l’artiste, qui est la première à reconnaître que comme designer de mode commerciale (ce qu’elle a déjà été), elle rechercherait elle aussi la fonctionnalité et l’efficacité.

D’ailleurs, elle se rebelle contre l’idée qu’on soit toujours conscient ou préoccupé de son apparence et de sa tenue vestimentaire. «Être trop conscient de son apparence accapare de l’énergie qui pourrait servir à penser à d’autres choses plus importantes; cela retarde le progrès de la société.»

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Carolina Reis a étudié à l’UQAM avant de travailler chez Sears et d’évoluer vers le design conceptuel, puis purement artistique. Elle est installée depuis quatre ans à Toronto où elle conjugue sa vie familiale, son travail au Labo et son art.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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