Caractérisée par des crises se manifestant le plus souvent sous la forme de convulsions et de pertes de conscience, l’épilepsie rend la vie difficile à ceux qui en sont atteints. Pire encore, la maladie peut parfois provoquer des pertes de mémoire et des troubles d’apprentissage ainsi que la dépression et de l’anxiété, ce qui est encore plus invalidant pour un patient que les crises elles-mêmes.
La découverte récente d’un «gène-clé» par une équipe scientifique multinationale renouvelle cependant l’espoir de meilleurs traitements.
L’étude a été codirigée par Christophe Bernard, chercheur à l’Institut national de santé et de recherche médicale de la Timone – près de Marseille, en France — et par une équipe américaine dirigée par Tallie Z. Baram de l’Université de Californie à Irvine. Elle a été publiée dans la revue Annals of Neurology en septembre dernier.
Décrit par ses découvreurs français et américains comme un «interrupteur», le NRSF (Neuron Restrictive Silencing Factor) contrôle l’expression de 1800 autres gènes. Activé à la suite d’une agression cérébrale, il procède alors à une réorganisation importante des réseaux de neurones, ce qui contribuerait à l’apparition de l’épilepsie.
«Cette réorganisation est responsable de l’apparition des crises et des désordres associés, comme les déficits de mémoire. Un des éléments les plus frappants de cette réorganisation est une modification de l’expression de milliers de gènes qui déterminent l’organisation fonctionnelle des cellules du cerveau», explique le Dr Bernard.