William, un prince «pas arrogant pour deux sous»

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Publié 26/07/2011 par Paul-François Sylvestre

Avant même que le prince William n’épouse Kate Middleton, ses allées et venues faisaient couler beaucoup d’encre. La journaliste Katie Nicholl, du Mail on Sunday, avait déjà publié The Making of a Royal Romance. La traduction de cette biographie a récemment paru sous le titre William in love. Une chaîne française de télévision a noté que «Katie Nicholl fait profiter la midinette qui sommeille en nous de tous les potins qu’on lui a confiés. C’est léger, futile et visiblement bien informé.»

William in love relate la vie du prince William et de son frère Harry. L’auteure a interviewé des amis intimes de William et de Kate, qui lui ont fait part des circonstances de leur rencontre à St. Andrews, des difficultés qu’il leur a fallu surmonter et des défis qu’il leur reste encore à relever.

Elle analyse aussi les rapports complexes entre Charles et ses fils. Le livre brosse un portrait complet et intime des frères les plus célèbres du monde. Tout est raconté de manière linéaire: naissance, enfance, adolescence, vie collégiale, etc. On apprend que la reine s’attendait à ce que William suive des cours particuliers, mais que Diana tenait à ce qu’il côtoie d’autres enfants à la maternelle.

La mère a eu gain de cause sur la grand-mère. Elle a prouvé que le petit-fils de la reine ne s’en porterait pas plus mal. Le livre fourmille d’anecdotes. On nous apprend que, d’ordinaire, aucun membre de la famille royale n’emporte d’argent liquide lors de ses déplacements. Les gardes du corps règlent leurs dépenses.

Mais Diana donnait de l’argent de poche à ses fils pour qu’ils prennent conscience de la valeur de l’argent. La mère et ses deux enfants aimaient faire un tour à la librairie W H Smith ou au cinéma Odeon, puis bouffer un cheeseburger et des frites chez McDonald.

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À 8 ans, William ne supportait plus d’entendre ses parents se disputer: «Je te déteste, papa, Si tu savais à quel point! Pourquoi fais-tu tout le temps pleurer maman?»

Il a apprécié être mis en pension dès son jeune âge à l’école pour garçons Ludgrove. On le comptait parmi les meilleurs nageurs de son école et il devint capitaine des équipes de rugby et de hockey. Comme William aimait se déguiser et monter sur scène, il prit la direction du club de théâtre de Ludgrove.

Arrivé à Eton College, William «n’aspirait à rien tant qu’à se fondre dans le décor». Ses camarades se rendirent vite compte que le prince était «quelqu’un de bien, de tout à fait normal, pas arrogant pour deux sous, et un excellent sportif, avec ça.»

Comme on le sait, William n’était pas le seul à ne plus supporter «la guéguerre grotesque» que se livraient ouvertement ses parents. La reine admit, en 1995, que son fils et sa belle-fille n’avaient pas d’autre option que le divorce.

À ce moment-là, la souveraine n’ignorait sans doute pas que le sens du devoir et le rôle à assumer dans l’histoire du pays coulaient déjà dans le sang de son petit-fils. «Jamais il n’attaquera, comme sa mère, l’institution de la monarchie.»

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Le livre nous apprend que Charles apprit d’abord à William le décès de sa mère. Trop choqué pour pleurer, il demanda d’être présent lorsque la nouvelle serait annoncée à Harry. «Les cris de douleur des princes se répercutèrent d’un bout à l’autre des couloirs de Balmoral.» Dans l’enceinte du palais, les garçons pouvaient pleurer tout leur soûl, mais, en public, ils devaient se montrer forts. Ainsi l’exigeait l’étiquette, à laquelle ils de plièrent.» Leur première fonction officielle fut d’accompagner le cercueil de leur mère.

Après ses études à Eton College, William eut droit à un congé sabbatique d’un an. Il en aurait pris deux: «Les gens ne savent pas ce que c’est de suivre une voie tracée d’avance. C’est terrible, une vie programmée du début à la fin!» Puis ce fut son entrée à St. Andrews et la rencontre de Kate Middleton.

Le statut de prince indifférait complètement cette dernière; elle l’appréciait pour ce qu’il était, «ce qui explique sans doute pourquoi William se sentait aussi à l’aise en sa compagnie».

Le livre raconte également le cheminement du prince Harry. On apprend qu’il n’a pas du tout excellé à Eton College, mais qu’il se retrouva en tête de classe à l’académie militaire. Comme on le sait, on lui refusa d’aller se battre en Irak, mais on lui permit de rendre service en Afghanistan. Harry ne fit pas mystère de son intention de retourner sur le front.

À cet égard, son commentaire demeure assez surprenant: «Je n’ai pas l’intention de moisir à Windsor. Dans l’ensemble, je n’aime pas tant que ça l’Angleterre. Vous savez, ce n’est pas plus mal de se retrouver loin des journaux et de toutes les conneries qu’ils impriment.»

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Comme William avait été témoin de la faillite du mariage de ses parents, il ne voulut pas subir le même genre de pressions. Le prince héritier avait son plan.

Le moment choisi pour épouser Kate n’a pas été choisi au hasard, loin de là. Diana aurait eu 50 ans en 2011 et cette année-là marque le 30e anniversaire de «son mariage maudit avec le prince Charles». William était donc résolu à ce que sa mère ne soit pas oubliée, le jour de ses noces.

L’avenir de la maison de Windsor repose en grande partie sur les épaules de William. L’auteure décrit bien son appréhension face à son destin de futur roi d’Angleterre.

Katie Nicholl, William in love, document traduit de l’anglais par Marie Boudewyn, Paris, Éditions JC Lattès, 2011, 358 pages, 29,95 $.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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