Je suis de ces Montréalais d’origine qui préfèrent Toronto à Montréal. Toutefois, le centre-ville de Toronto est, depuis quelques années, presque devenu victime de sa prospérité. Dès qu’il y a un espace vacant dans le paysage, on dirait que c’est parce que des grues s’apprêtent à le boucher, et ce, à perte de vue. La densité humaine et automobile au cœur de Toronto est aussi devenue très (trop?) forte. C’est de plus en plus comme New York, avec des trottoirs noirs de monde et un ciel bouché par les édifices.
Quand on arrive à Montréal, on est frappé par l’espacement qui sépare les grands édifices. Le centre-ville y demeure ouvert, dégagé; l’œil a de l’espace pour encadrer ses beautés. Et des beautés, il y en a beaucoup, même dans le domaine des édifices contemporains.
Quand on pense à Montréal, on pense d’abord à la vieille ville qui n’a aucun équivalent en Ontario sauf un peu à Kingston – le vieux Toronto a été décimé par les partisans du modernisme dans les années 1960.
Centre d’histoire de Montréal
C’est d’ailleurs à la même époque, alors que Montréal vivait ses plus grandes heures de gloire (avec l’Expo 67 à titre de point culminant) que de nouveaux chefs d’œuvre de l’architecture moderne ont été édifiés.
Ces chefs d’œuvre sont depuis dans l’ombre des méga-constructions de Toronto; une exposition de photos m’a permis de les redécouvrir.