Montréal et Berlin font de l’auto-stop

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Publié 16/10/2007 par Pierre Girard (Agence Science-Presse)

Les Canadiens et les Allemands ont un point commun: ils aiment leurs automobiles! Ils sont pourtant de plus en plus nombreux à faire un sacrifice. L’autopartage explose. Son principe: une même voiture pour 20 à 30 personnes.

La première expérience de partage d’automobiles à grande échelle est née en 1987 en Allemagne.

Cinq ans plus tard, Benoît Robert fondait Communauto à Montréal. Plus de 13 000 Montréalais s’y sont abonnés, et déjà plus de 
22 000 à Berlin.

C’est surtout «un moyen de faire des économies», disent les adeptes. Car l’argument premier en faveur de l’autopartage reste son coût: «20 euros [29 $ CDN] par mois en moyenne contre 311 euros [448 $ CDN] pour la voiture la moins chère», estime un représentant de la compagnie Greenwheels, le pendant allemand de Communauto.

Chez nous, l’économie est comparable à celle réalisée par les Berlinois. «Avoir sa propre voiture, ça coûte trop cher et ça pollue trop», affirme une utilisatrice.

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Après l’Allemagne et la Suisse, le Canada est aujourd’hui l’une des régions du monde où l’autopartage est le plus développé. «Une étude indépendante a récemment conclu qu’il existait un potentiel de 130 000 usagers au Québec seulement», souligne Benoît Robert.

Mais à l’heure où les habitants d’Europe et d’Amérique du Nord commencent à abandonner plus volontiers leurs véhicules, le nombre d’automobiles explose partout ailleurs.

«Lorsque le Mur de Berlin est tombé, les promoteurs de l’autopartage, qui fonctionnait déjà à Berlin-Ouest, espéraient que les habitants de l’Est adhéreraient directement au système», se souvient Benoît Robert, qui avait observé le phénomène. «Mais ils ont tous voulu acheter une voiture.»

Le même phénomène semble aujourd’hui se reproduire à l’échelle de la planète.

Stationnement pollueur

Même en stationnement, votre voiture pollue. Ou plus exactement, c’est son stationnement qui pollue.

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Des chercheurs américains ont calculé l’espace dévolu au stationnement dans une ville typique du centre du pays: sans doute à la grande surprise des habitants de cette ville, il y a onze fois plus d’espaces de stationnement… que de familles!

L’équivalent de 1 000 terrains de football. Cela fait beaucoup d’asphalte autour des maisons de banlieue et beaucoup de béton autour des commerces.

Avons-nous besoin de tout cet espace, s’étonne Bryan Pijanowski, de l’Université Purdue. Pourquoi ne pas penser des villes avec un plus grand nombre de services à une distance de marche des résidences?

La question est d’autant plus pertinente que ces rectangles d’asphalte ou de béton accumulent les polluants et l’essence, que la pluie nettoie ensuite vers le «vrai» sol le plus proche, où ils contribueront à la pollution des eaux souterraines (ou de la rivière) que boivent les «onze fois moins» de familles du coin.

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