«Lorsqu’on s’entraîne quotidiennement l’écriture devient une habitude», expliquait l’auteure Michèle Matteau, prix Trillium 2010 dans la catégorie Poésie, présente au Salon du livre pour animer un atelier d’écriture pour adultes jeudi après-midi. Elle qui a longtemps écrit pour elle-même, parallèlement à son poste d’enseignante, a «sauté sur un train en marche» quand elle a eu l’occasion d’être publiée à 55 ans.
Si écrire nécessite de l’entraînement, cela nécessite aussi de la passion. Et cette passion, Michèle Matteau l’a depuis son enfance et se souvient précisément de la date à laquelle elle a eu ce déclic.
Elle revient sur cette époque lointaine lorsque les personnes assistant à l’atelier d’écriture l’interrogent sur le moment où elle a ressenti le besoin d’écrire: «Le besoin s’est produit très tôt, j’étais à l’école dans un couvent de religieuses et l’une des religieuses voulait écrire une chanson pour les enfants, mais n’y arrivait pas», se remémore-t-elle. À son retour à la maison, la jeune Michèle fait part de l’anecdote à ses parents qui, une fois le repas terminé et les autres enfants couchés, sortent un dictionnaire de rimes et l’invitent à se joindre à eux pour écrire la chanson en question. «C’était le 21 novembre 1953», se souvient Michèle Matteau avec précision.
Le lendemain, la jeune Michèle arrivait fièrement à l’école avec la chanson terminée.
Les personnes présentes à cet atelier, toutes des jeunes filles passionnées d’écriture, n’ont encore jamais publié et ont chacune des raisons d’écrire différentes. L’une d’entre elles écrit surtout lorsqu’elle voyage et tient un blogue, une autre est passionnée de poésie, une troisième se consacre principalement à son journal intime.