L’écrivain s’entraîne comme le sportif!

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Publié 14/12/2010 par Vincent Muller

«Lorsqu’on s’entraîne quotidiennement l’écriture devient une habitude», expliquait l’auteure Michèle Matteau, prix Trillium 2010 dans la catégorie Poésie, présente au Salon du livre pour animer un atelier d’écriture pour adultes jeudi après-midi. Elle qui a longtemps écrit pour elle-même, parallèlement à son poste d’enseignante, a «sauté sur un train en marche» quand elle a eu l’occasion d’être publiée à 55 ans.

Si écrire nécessite de l’entraînement, cela nécessite aussi de la passion. Et cette passion, Michèle Matteau l’a depuis son enfance et se souvient précisément de la date à laquelle elle a eu ce déclic.

Elle revient sur cette époque lointaine lorsque les personnes assistant à l’atelier d’écriture l’interrogent sur le moment où elle a ressenti le besoin d’écrire:  «Le besoin s’est produit très tôt, j’étais à l’école dans un couvent de religieuses et l’une des religieuses voulait écrire une chanson pour les enfants, mais n’y arrivait pas», se remémore-t-elle. À son retour à la maison, la jeune Michèle fait part de l’anecdote à ses parents qui, une fois le repas terminé et les autres enfants couchés, sortent un dictionnaire de rimes et l’invitent à se joindre à eux pour écrire la chanson en question. «C’était le 21 novembre 1953», se souvient Michèle Matteau avec précision.

Le lendemain, la jeune Michèle arrivait fièrement à l’école avec la chanson terminée.

Les personnes présentes à cet atelier, toutes des jeunes filles passionnées d’écriture, n’ont encore jamais publié et ont chacune des raisons d’écrire différentes. L’une d’entre elles écrit surtout lorsqu’elle voyage et tient un blogue, une autre est passionnée de poésie, une troisième se consacre principalement à son journal intime.

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L’atelier, qui était en réalité plus une discussion sur les techniques d’écriture, a permis à ces auteurs en herbes d’avoir quelques conseils d’une écrivaine chevronnée.

Parmi ces conseils, certains aussi simples que faire des fiches sur les personnages de l’histoire, comprenant leurs caractéristiques physiques, leur caractère, les changements qu’ils subissent au cours de l’histoire et les moments où ont ils ont lieu. Ces repères permettent en effet de faciliter l’écriture et de s’assurer que l’on suit la logique. «C’est terre-à-terre, mais c’est important», souligne Michèle Matteau.

Elle insiste également sur le fait qu’il faut faire vivre le personnage par les images qu’il voit et non pas faire des descriptions qui s’apparenteraient à un guide touristique que l’on se serait procuré sur Internet. Par ailleurs, il faut également clarifier qui est le narrateur, quels sont les personnages centraux.

Ainsi, la façon dont l’histoire va commencer s’imposera d’elle-même. «C’est pas nécessaire de tout dire si on a déjà bien créé l’ambiance», explique l’auteure qui conseille également de privilégier les dialogues courts permettant de dévoiler des données sociales et culturelles du personnage selon sa façon de parler.

Michèle Matteau, qui a écrit toute sa vie, explique ne pas avoir eu de chance à 22 ans, alors qu’elle devait être publiée et que la maison d’édition a fait faillite, mais estime avoir eu de la chance à 55 ans, lorsqu’elle a été en quelque sorte redécouverte par les Éditions Interligne à Ottawa, suite à une soirée littéraire qu’on lui avait demandé de monter.

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Après avoir publié Quatuor pour cordes sensibles, elle a écrit divers ouvrages. Elle donne également des ateliers d’écriture à Ottawa. «Tous les 15 jours, les gens envoient un texte, on voit les choses ensemble et on fait des suggestions sur ce qu’il faut retravailler, c’est comme un groupe d’entraînement». Ces ateliers attirent tout type de personnes, des gens qui ont déjà publié, qui voudraient publier ou qui, au contraire, ne veulent écrire que pour eux-mêmes ou pour leur famille.

L’avantage de ces ateliers hebdomadaires est que les participants peuvent envoyer leurs textes avant afin d’avoir plus de temps pour les discuter lors de la rencontre. Ceci fait d’ailleurs partie des suggestions de Michèle Matteau à Paul Savoie, directeur général du Salon.

Selon elle, si un tel atelier est organisé pour la prochaine édition, il faudrait que les personnes voulant y participer envoient leur texte avant et également que l’atelier ait lieu en soirée, afin que les personnes qui travaillent puissent y assister.

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