Je serais tellement curieux de savoir si vous êtes nombreux à savoir ce qu’est un «saut-de-mouton». Non, il ne s’agit pas d’un jeu enfantin qui consiste à sauter par-dessus un autre joueur, qui se tient courbé. Je suis à peu près convaincu que j’en surprends plusieurs si je vous dis qu’un «saut-de-mouton» est un ouvrage de voirie. Rien de moins !
Récemment, j’ai été confronté à un véritable dilemme journalistique. Allais-je employer un mot qu’à peu près personne ne connaît, ou allais-je m’en remettre à un autre terme utilisé plus répandu dans l’usage?
Le «saut-de-mouton», c’est ce qu’on appelle couramment – et à tort – un viaduc. Les anglophones disent «overpass».
Le Petit Robert définit le «saut-de-mouton» comme étant le passage d’une voie ferrée ou d’une route au-dessus d’une autre, pour éviter les croisements. Sur n’importe quelle bonne autoroute, les sauts-de-mouton sont nombreux et, entre vous et moi, heureusement qu’ils existent. Imaginez un peu le chaos s’il devait y avoir des intersections sur des voies rapides. Dans le Canada francophone, on emploie généralement le terme «viaduc» pour désigner ce genre d’ouvrage. Il y a quelques années, on a beaucoup parlé, au Québec, de l’effondrement du «viaduc de la Concorde» mais il ne s’agissait pourtant pas d’un viaduc.
On définit en fait le «viaduc» comme étant un ouvrage routier ou ferroviaire construit à une grande hauteur afin d’enjamber une vallée, une dépression, etc., et comportant de nombreuses travées. On donne souvent en exemple, au Québec, le viaduc ferroviaire de Cap-Rouge, dans la région de Québec. En France, on connaît bien le viaduc de Millau, un spectaculaire ouvrage qui franchit la vallée du Tarn, dans le département de l’Aveyron.