Depuis maintenant 13 ans, les jeunes Canadiens de l’école secondaire peuvent écrire en français un petit conte et le voir retravaillé, mis en scène et joué par des professionnels. Cette année, la cuvée 2010 nous propose deux contes de Montréal, un de Québec, un d’Ottawa et un de Toronto. La mort, la folie, la dépendance, la méchanceté entre êtres humains, tant de thèmes très forts que les jeunes mettent en avant dans leurs histoires. À croire que cela fait désormais partie de leur vie de tous les jours. L’écriture devient pour eux aussi un exutoire.
C’est le Théâtre Le Clou, à Montréal, qui a produit ce spectacle, présenté ensuite dans différentes villes, comme ce fut le cas à Toronto la semaine passée.
Les cinq contes présentés, Would you rather par Cleo Beland de l’École Félix-Leclerc (Montréal); Pourrie sale par Alex Viens de l’École Marguerite-De Lajemmerais Montréal); Level 18 par David Le Quéré de l’École secondaire de l’Île (Gatineau); Scout un jour scout toujours, par Alex Carignan du Collège Clarétain à Victoriaville (Québec)
L’atterrissage par Caleb Guthrie de l’Upper Canada College (Toronto), parlent de sujets graves et divers. Dans Would you rather, une jeune adolescente choisit de quitter un cours d’anglais pour suivre son amie qui vient d’obtenir le permis de conduire. Elles partent toutes les deux sur les routes, à l’aventure. Elles croisent des garçons, font les folles. Étourdies par la drogue et l’adrénaline, les deux filles ne voient pas les dangers arriver et continuent leur virée qui se termine finalement à l’hôpital.
Dans le conte Pourrie sale, une jeune fille se bourre de calcium pour soigner une maladie des os, qui la ronge et qui les ronge en laissant des traces noires sur sa peau. Sa mère est folle, elle le devient peu à peu, mais se ragaillardise lors d’une rencontre avec un beau jeune homme, gentil, attentionné. Lors du premier rendez-vous tout s’accélère et la jeune fille fait monter l’homme chez elle, commence à se déshabiller. Mais la vie n’est pas toujours rose, et les marques laissées sur son corps rebutent l’homme, qui part, effrayé par la différence. Finalement, il reviendra, attendri par la fragilité de la demoiselle.
La même idée est à la base de Scout d’un jour scout toujours. Le petit gros de la bande, à qui on fait des misères, cache en fait un secret lourd à porter et c’est en allant au-delà des préjugés qu’on parvient à connaître vraiment quelqu’un, qui peut devenir notre meilleur ami.