Pelleter ne fait pas que causer des maux de dos. Ça cause aussi des maux de tête. Surtout quand vient le temps de le prononcer…
Il y a deux semaines, j’abordais dans ces pages la question des hésitations liées à la prononciation de certains mots. En fouillant dans certains outils de référence, j’ai trouvé le verbe qui, probablement, remporte la palme des difficultés reliées à la façon de le dire. Surtout lorsqu’on le conjugue.
Il s’agit du verbe «pelleter». De prime abord, tout va bien. On prononce «pel-ter» pour la simple et bonne raison qu’il en a toujours été ainsi. Mais selon les règles de la conjugaison, le verbe «pelleter» se conjugue comme le verbe «jeter»: je pellette, tu pellettes, il pellette, nous pelletons, vous pelletez, ils pellettent. La consonne finale est doublée.
Normalement, ces formes devraient se prononcer exactement comme on le fait pour le verbe «jeter». On dit «je jette» comme on devrait dire «je pellette». Au son, cela donnerait quelque chose comme: «je pe-lett». Comme «palette» mais avec un «e» à la place du «a».
Mais de ce côté-ci de l’Atlantique, où on est particulièrement habitués de pelleter, on prononce «pelt». En une seule syllabe. L’Office québécois de la langue française nous indique que ce trait ne nous est pas propre. «Il s’agit là d’une tendance bien attestée en français, qui consiste à uniformiser la conjugaison des verbes qui ont un radical qui change à l’oral», peut-on lire dans la Banque de dépannage linguistique de l’organisme.