25 milliards de dollars, voilà ce que vaut aujourd’hui Facebook, le réseau social lancé par Mark Zuckerberg et ses amis en 2004. 500 millions d’utilisateurs dans le monde possèdent une page Facebook et ce nombre ne cesse de s’accroître chaque jour. Milliardaire, le plus jeune de l’histoire, Mark Zuckerberg devait un jour voir un film retracer son ascension et celle de Facebook. C’est désormais fait avec The Social Network de David Fincher. Si le film montre bien le surprenant destin d’une bande d’amis, il manque la coche sur l’explication du phénomène.
Disons-le tout de suite, The Social Network est un film divertissant, sur l’histoire incroyable d’un jeune surdoué de Harvard qui met son talent et ses idées au service de la communauté. Le seul problème du film vient de sa manière de peindre Mark Zuckerberg et ce qu’est Facebook et plus largement Internet.
Le cinéma n’est pas le premier «ancien média» à s’attaquer à Internet, la presse l’a fait bien avant lui. Pour eux le constat s’avère très simple, – simpliste? – Internet reste une affaire de geeks, nerds appelez les comme vous voulez, scotchés derrière leurs écrans à retranscrire des lignes de codes, loin de toute socialisation.
The Antisocial Movie?
Jeff Jarvis, spécialiste de l’Internet et auteur du désormais célèbre What Would Google Do s’est penché sur les problèmes soulevés par le film et en ressort que: «Oui c’est divertissant, dans le mauvais sens du terme, aussi divertissant que regarder les sorcières se faire mettre au pilori devait l’être. Pour The Social Network, les geeks et les entrepreneurs (de l’Internet, ndlr) sont aussi mystérieux et effrayants que les sorcières.»
Aaron Sorkin, l’auteur du film ne s’en cache pas, il ne connaît pas grand chose sinon rien à Facebook: «J’ai entendu parler de Facebook comme j’ai entendu parler d’un carburateur. Mais si j’ouvre le capot de ma voiture, je ne saurais pas où le trouver». Alors, on met du cliché à la «en veux-tu en voilà», Zuckerberg est dépeint comme un geek, planté devant son écran, sans amis, sans socialibilité, qui vit dans une chambre noire (sa piaule d’étudiant de Harvard) et s’avère incapable d’avoir une petite amie.