Prix du Gouverneur général: le livre n’est pas mort

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Publié 19/10/2010 par Vincent Muller

«On a reçu 200 soumissions de plus que l’année dernière, on est heureux de Ça, ça montre que les éditeurs produisent de plus en plus de livres» se réjouit Diane Miljours, agente de programme au Conseil des arts du Canada. Les finalistes des prix du Gouverneur général ont été annoncés mercredi dernier en début de matinée à la librairie Ben McNally près de Bay & Queen.

«Il y a eu 1702 livres dans toutes les 14 catégories» explique l’agente de programme au Service des lettres et de l’édition. 14 catégories c’est-à-dire 7 en français et le même nombre du côté anglais.

«Il y a un jury de trois membres pour chaque catégorie et cinq finalistes par catégorie» poursuit-elle.

Les thématiques qui ressortent beaucoup, selon Diane Miljours, concernent l’environnement des auteurs: «La nature, mais dans un sens plus large, l’histoire, le sentiment d’appartenance très fort, beaucoup évoquent l’endroit d’où ils viennent ou l’endroit où ils vivent. La récession économique est également omniprésente»

Un finaliste presque franco-ontarien

Patrice Robitaille, auteur québécois, qui a passé son enfance à Espanola, dans le Nord de l’Ontario, parle de «son» village, avec en toile de fond la Deuxième Guerre mondiale et le camp de prisonniers allemands qui s’y trouvait, le plus grand du Canada.

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Son livre, intitulé «Le Chenil», est finaliste dans la catégorie Littérature jeunesse.

L’histoire est celle de Simon Dubreuil, «Un petit garçon trisomique, orphelin, recueilli par son oncle qui le maltraite. Il s’occupe de tout dans la ferme de son oncle et côtoie sa cousine Julia».

Les deux petits Franco-ontariens vont s’aventurer près du camp de prisonniers allemands. Simon parle aux prisonniers à travers le grillage et devient ami avec l’un d’entre eux, le Docteur Krueger.

«Je suis très fier car c’est une petite histoire dans laquelle je me suis beaucoup investi», explique l’auteur pour qui il s’agit du premier livre pour enfant.

«Ce sont les éditeurs qui décident de soumettre les livres, il n’y a pas de limite même s’ils font leur propre choix. C’est une indication que le livre n’est pas en train de mourir», souligne Diane Miljours. Et ceci est valable autant pour les francophones que pour les anglophones puisque le nombre de soumissions est à peu près proportionnel à la population avec un tiers d’œuvres francophones.

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Enrichissement culturel

Louise Naubert, directrice artistique du Théâtre La Tangente à Toronto, faisait partie du Jury pour la catégorie Théâtre. Elle qui est comédienne, directrice artistique et metteur en scène considère cette expérience comme un enrichissement: «Ça m’a apporté un regard intéressant sur la dramaturgie», explique-t-elle.

«On nous a demandé si on aimait la lecture, comme j’aimais le théâtre et la lecture j’ai accepté!» Et elle qui aime la lecture a été bien servie avec 27 ouvrages soumis pour la catégorie Théâtre en français à lire en trois mois. Et attention, pas de lecture superficielle:

«Rien n’est fait en diagonal, ce sont des décisions qui peuvent avoir de l’influence sur la carrière d’un auteur», souligne Louise Naubert, «on a reçu les livres en trois envois séparés», continue-t-elle, «on a eu le temps de réviser les notes, de relire, de faire des listes, d’avoir des discussions et de prendre nos décisions. Très souvent il y a l’unanimité.»

Concernant la façon d’évaluer, elle explique que les thèmes ne sont pas l’aspect le plus important: «Les thèmes ont pas mal tous été abordés. On ne peut pas avoir la prétention d’inventer, mais ce qui est important c’est la façon de s’approprier les thèmes, de trouver la pertinence».

Les vainqueurs des prix seront dévoilés le 16 novembre prochain à la grande bibliothèque de Montréal, la veille du Salon du livre.

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