La table est mise. Onze jours, douze nuits dans le brouhaha des fêtes, la rutilance des stars et de leurs joyaux pour les uns. Onze jours dans les salles obscures, ballottés au gré des émotions projetées sans relâche sur les écrans pour les autres. Contre vents et marées, des vagues gigantesques l’ayant il y a quelques jours, brutalement envahie, la mythique Croisette, telle une vieille coquette, s’est vite refait une beauté pour célébrer le 63e anniversaire du Festival. Du 12 au 23 mai, fanfare et tapis rouge au Palais. Rituel quand tu nous tiens!
N’est pas convié qui veut à l’annuel banquet filmophage. Au menu, dix-huit longs métrages en lice pour la Palme d’Or. L’Europe domine le peloton avec sept films. L’Italien Daniele Luchetti présente La Nostra Vita; l’Ukrainien You My Joy; Mike Leigh, le britannique palmé en 1996 pour Secrets And Lies nous propose Another Year et le Hongrois Kornél Mondruczo Tender Son – The Frankenstein Project.
Un trio de Français complètent cette très européenne carte. Le vétéran Bertrand Tavernier (Prix de la mise en scène 1984 pour Un Dimanche à la campagne) est en lice avec La Princesse de Montpensier;
Xavier Beauvois (Prix du Jury 1996 pour N’Oublie pas que tu vas mourir) présente Des Hommes et des Dieux tandis que l’acteur réalisateur Mathieu Almaric fait son entrée dans le select club avec Tournée.
Sélection prometteuse à laquelle se greffe Hors-la-loi, un hybride signé Rachid Bouchareb présenté sous la bannière de l’Algérie.
Résolument politiquement incorrect, le réalisateur français d’origine algérienne, eut on s’en souvient, un impact politique considérable avec son percutant Indigènes, consacré à Cannes 2007 par un prix attribué collectivement à ses cinq acteurs.