Manigances extrêmes!

Le baryton-basse Olivier Laquerre, originaire du Québec, a interprété le rôle de Figaro pour la première fois dans la comédie de Beaucharmais, Le Mariage de Figaro, au Théâtre Elgin du 24 avril au 1er mai. La production menée par Opera Atelier était présentée en compagnie du Tafelmusik Orchestra dirigé par David Fallis.

Olivier Laquerre, rencontré par L’Express, fait partie de la relève des jeunes chanteurs d’opéra «qui accroît le bassin des chanteurs, ce qui permet à l’industrie d’accéder à un énorme choix de nouveaux talents qui enrichit le monde de l’opéra. C’est génial!», selon le chanteur.

Originaire de la ville de Victoriaville au Québec, Olivier Laquerre s’est établi à Toronto il y a presque dix ans lorsqu’il s’est joint à Opera Atelier.

«Les productions d’Opera Atelier s’inspirent exclusivement de l’époque des opéras baroque et classique de Monteverdi à Mozart, incluant de la danse et du théâtre.»

«C’est ce répertoire qui distingue Opera Atelier de la Canadian Opera Company», précise-t-il.

Souplesse et versatilité

La plupart des membres d‘Opera Atelier sont des adultes jeunes, dont l’excellente forme et souplesse physique leur permet, en plus du chant, d’évoluer aisément dans le contexte de mises en scène exigeant une grande versatilité.

Opera Atelier a été fondé il y a 25 ans cette année par Marshall Pynkoski et Jeannnettte Lajeunesse Zingg, qui sont deux danseurs baroques. Mme Lajeunesse Zingg continue de danser dans les opéras montés par la Compagnie; elle a chorégraphié les danses du Mariage de Figaro dont elle a fait partie.

Les superbes costumes d’époque étaient signés Martha Mann. La mise en scène accentuait la gestuelle théâtrale des chanteurs, en parfaite harmonie avec la musique de Mozart.

À bas la bienséance

La voix d’Olivier Laquerre appartenant au registre du baryton-basse, se caractérise d’une texture plus grave et très large, généralement associée à des personnages au caractère fort.

«Le personnage de Figaro, drôle et humain, convenait très bien à ma nature», soutient le chanteur. «C’est un rôle exigeant, constamment accompagné d’humour et de mouvements, alors que j’adore rire et bouger!»

«Figaro ne cesse de se retrouver dans des situations loufoques, entouré de femmes lucides et plus habiles que lui, tandis que la merveilleuse musique de Mozart nous fait apprécier son humanisme et son sens du rire. Il s’agit d’une grande œuvre, mais très accessible», d’ajouter le baryton.

Manigances, tromperies, privilèges des riches, condition de la femme, pouvoir de l’apparence: il y a tout cela dans Le Mariage de Figaro. Mais il y a surtout l’humeur et la liberté d’un auteur qui, à la fin du XVIIe siècle, faisait sauter les verrous de la bienséance pour laisser entrer les idées nouvelles.

De Victo à Toronto

Olivier Laquerre, passionné d’ingénierie et d’informatique, s’est tourné vers la musique lorsqu’il découvre le cor français au cours de ses études secondaires.

À l’époque le jeune homme devient membre de l’armée où il y sera musicien durant six ans.

En 1992, l’étudiant entre au Conservatoire de musique de Trois-Rivières. Par la suite, il s’inscrit au Programme de chant de l’Université McGill.

La carrière de chanteur d’opéra de Laquerre commence à se dessiner en 1997 où il auditionne pour se joindre à différentes productions.

En 2001, le baryton obtient son premier engagement auprès du Boston Early Music Festival avec la Canadian Opera Company, puis la même année se joint à Opera Atelier. Depuis lors, il a participé à nombre de productions au Canada, aux États-Unis, à Édimbourg et à Séoul.

Wish Opera

Le baryton fera partie de La Messa da Requiem de Verdi avec l’Orchestre symphonique de Québec, qui sera présentée au Grand Théâtre de Québec à la fin de mai. À Toronto, il se joindra au Wish Opera, qui offrira Don Giovanni pour la première fois à la fin de juin.

Le Wish Opera est une nouvelle compagnie d’opéra sise à Toronto dont le mandat consiste à combiner le chant avec la haute couture: une idée originale de la productrice Tonia Cianciulli.