Notes de lectures d’Henri Mitterand

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Publié 16/03/2010 par Pierre Léon

Henri Mitterand, ami de toujours, fidèle et attentif lecteur de mes manuscrits, m’avait envoyé, il y a un certain temps déjà, quelques notes, au sujet de mes deux derniers bouquins, notes que je soumets, avec sa permission à L’Express. Ce ne sont évidemment pas des comptes rendus dans les règles de l’art et de l’éthique journalistique. Disons que ce sont des témoignages d’amitié littéraire, informels, c’est ainsi qu’il faut les lire. Je les reproduis comme tel.

La nuit du subjonctif

(Toronto, Éditions du GREF, 2009, 156 p.). Lettre du 30 septembre 2009.
«Nous avons bien ri, Hélène et moi, en lisant, notamment les nouvelles «mystiques et religieuses». Ta réécriture de la Nativité, un chef-d’œuvre en soi, à l’égal de Daudet ou de Marcel Aymé.

Mais j’ai bien aimé aussi les notes d’émotion (La Nuit du Subjonctif, Les lettres du prisonnier, etc.), la tendresse des contes (Le loup de la chandeleur, La mystérieuse pêche du Père Estampe), les virtuosités phono-acrobatiques et farfelues de tes «Jeux de plume», les égratignures fortement rigologènes des curés et des générativistes, les dentistes (docteur Racine!) et les coiffeurs à la douce cruauté surréaliste. Tout cela est d’un maître du genre et qui joue en artiste de ses règles de composition et de tous les tons qu’il autorise.

Je me suis demandé si tu n’aurais pas dû remodeler l’ordre des textes, en affichant plus nettement la distinction entre les nouvelles noires (plus nombreuses au début du recueil), les nouvelles roses, et les nouvelles délirantes.

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J’ai eu bien du plaisir aussi à reconnaître les ombres de nos vieux et regrettés amis, les Rouillard et Joliat. Nostalgie. L’histoire de l’indomptable Chevy, aussi avec Monique pour héroïne, «Mais est-ce bien vrai?».

Quant à l’idylle brûlante et embarrassante de Frederick et July, elle mériterait peut-être d’être étendue aux dimensions d’un roman.»

Séduction des hommes et vertus des dieux, Chroniques irrespectueuses.

(Toronto, Éditions CMC, 2009) Lettre du 10 décembre 2009.
«Je me suis bien régalé avec tes «Chroniques irrespectueuses». Hédi Bouraoui a bien fait de t’arracher un choix de ces dernières.

L’ensemble est à la fois divers et cohérent, parce qu’on reconnaît dans chacune d’elles ton talent à débusquer les cocasseries des discours reçus et des conduites imposées, ton irrévérence à l’égard des dogmes et des cultes, ton art de te dépêcher d‘en rire avant d’en pleurer.

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C’est vif, drôle, bien vu, provocant – cousu main, avec toujours le mot de la fin, qui ajoute une dernière pirouette à la fantaisie du motif.»

Henri Mitterand est professeur émérite à l’université de la Sorbonne Nouvelle, professeur à l’université de Columbia, à New York.

Linguiste, philologue et critique littéraire, connu internationalement pour ses publications dans ces domaines, il est le fondateur des Centres de recherche sur Zola et le Naturalisme du CNRS et de l’Université de Toronto. .

Dana Rouillard était alors directeur du département de français d’University College à Toronto et Eugène Joliat directeur des Études Supérieures.

Deux collègues courtois, généreux, plein d’humour et bons vivants.

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