Montrer le positif d’Haïti

Le LFT inaugure son fonds de bibliothèque

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Publié 02/03/2010 par Guillaume Garcia

On parle d’Haïti uniquement pendant une catastrophe, donc forcément en négatif. Ce constat, beaucoup de gens l’ont fait, mais il reste à trouver les solutions pour pouvoir parler d’Haïti d’une manière positive.

Le Lycée français de Toronto a donné naissance à un projet de fonds de livres d’auteurs haïtiens ou d’origine haïtienne afin de montrer toute la culture de l’île et la qualité de sa littérature, peu connue par les élèves.

Le Lycée français de Toronto a été directement touché par le tremblement de terre survenu en Haïti à travers Marie-Altagrace Honorat, aide-enseignante en grande section, d’origine haïtienne, qui a plusieurs enfants au Lycée et dont toute la famille vit encore sur l’île.

Une levée de fonds a tout de suite été organisée mais cela ne semblait pas assez pour le personnel du lycée.

L’image qu’on allait diffuser d’Haïti allait encore être négative. «On a proposé de faire un fond haïtien pour mettre en avant une culture des caraïbes très importante et peu connue. C’est dans aucun programme», explique Dominique Duthel, le proviseur du Lycée.

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En présence du Consul honoraire d’Haïti à Toronto, le docteur Éric Pierre, de Jérôme Cauchard, Consul général de France à Toronto et de Joël Savary, attaché culturel du Consul, le fonds haïtien a été inauguré le mardi 23 février.

Des jeunes ont récité des poèmes haïtiens et la chorale des professeurs a chanté une chanson en créole sous la direction de Marie-Altagrace Honorat.

Découvertes

La quarantaine d’ouvrages choisis par Joanne Bourassa, la bibliothécaire, couvre tous les âges, des plus petits aux plus grands. «J’ai fait de grandes découvertes personnelles», raconte-t-elle. Même si on connaît quelques auteurs haïtiens, il est bien rare d’avoir une connaissance approfondie de leurs travaux.

Si parmi les auteurs on retrouve de grands noms de la littérature haïtienne, comme Stanley Péan, Dany Laferrière ou encore Georges Anglade, la bibliothécaire a tenu à proposer quelques auteurs moins connus.

«Notre travail c’est de faire découvrir les livres aux autres et là, c’est moi qui ai découvert des auteurs», s’amuse Joanne.

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La situation compliquée et parfois catastrophique d’Haïti se retrouve jusque dans les titres des ouvrages. Les mots utilisés par les auteurs pour composer leur titre sont très durs, relèvent des champs lexicaux de la mort, de l’oubli, de l’ennui, de la nuit. Il y a très souvent une référence, même légère qui nous fait comprendre à nous adultes la tragédie de la situation.

Histoire dramatique

Joanne Bourassa met l’accent sur un livre pour jeunes de 12-13 ans, qui raconte le départ d’Haïti d’Alexis. Il se retrouve en Floride après avoir fait une traversée sur un bateau et plus tard à Montréal.

Il retourne à l’école après deux ans et avec sa mère et des amis, tente de faire venir son père, en prison en Haïti.

Si le livre est simple, écrit pour les jeunes et pas déprimant, un adulte sait toutefois qu’il s’agit d’une histoire dramatique.

Ce fonds haïtien devrait grandir assez rapidement en fonction des différentes parutions qui arriveront sur le marché.

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Parallèlement, le LFT devrait monter un projet de partenariat avec un orphelinat situé dans les Gonaïves en Haïti pour créer une aide continue, sur le long terme. En ce moment, l’orphelinat n’a plus les moyens de nourrir les enfants; l’aide qui arrivait auparavant restant bloquée à Port-au-Prince.

Tout ceci avec l’objectif de ne pas «attendre une catastrophe pour faire quelque chose», comme le rappelle Marie-Altagrace Honorat.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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