La jeune mode québécoise veut séduire Toronto

Publié 16/02/2010 par Charlotte Vincent

Pour la seconde année consécutive, des jeunes designers québécois sont venus présenter leurs collections hiver 2010-2011 aux acheteurs torontois, mardi 9 février au Bureau du Québec à Toronto. Leur objectif: s’implanter en terre ontarienne, un marché toujours porteur pour le Québec.

Ils sont cinq, jeunes et à la pointe de la mode. Normand, Dimitri, Guillaume, Benoit et Patrick proposent tous du prêt-à-porter homme ou femme, plutôt haut de gamme (entre 200 et 1000 $). Ils débutent en tant que designers et cherchent à s’implanter à Toronto.

«La plupart d’entre nous sont déjà présents à Montréal. Toronto est un marché plus dynamique. Ici, chaque fois que je me promène dans les rues, les gens m’interceptent pour savoir où j’ai acheté mes vêtements. Ça n’arrive jamais à Montréal», explique Normand, chargé des ventes de la marque CLUC et organisateur de l’événement.

Une vingtaine d’acheteurs potentiels viendront découvrir les collections pour, peut-être, les mettre en vente dans leurs boutiques.

Des collections originales

Les collections sont toutes très originales et visent des publics atypiques. CLUC est une marque très urbaine, aux couleurs sombres. Sa particularité? Des vêtements transformables, comme un manteau qui se porte aussi en pantalon.

Une inspiration que Christina Louiso, la créatrice, trouve essentiellement dans la culture japonaise. «L’hiver prochain sera marqué par le noir, le rouge et le prune. Pour les matières on revient à la simplicité avec du coton et du velours», annonce Normand.

Mais Benoit Therrien, designer de la marque Ben&Diction, n’est pas de cet avis.

Le coton, ce n’est pas son truc, il préfère les tissus en fibre métalliques pour confectionner ses manteaux. «On utilise des tissus qui viennent de Suisse. Ils sont imperméables, coupe-vent, s’adaptent même à la température du corps en captant les rayons du soleil. Pour la prochaine saison, je teste les coutures à ultrason», explique l’ambitieux designer qui rêve de conquérir l’Europe et l’Asie.

Patrick Larrivée mise aussi sur les manteaux, mais dans un style plus classique. «Les manteaux sont des vêtements très importants au Canada, et peu de marques proposent à la fois des manteaux chauds, élégants et féminins. J’ai donc choisi d’en faire mon domaine», explique cet ancien de chez Christian Lacroix et d’Alexis Mariage, à Paris. Pour l’hiver 2010-2011, le jeune designer inaugure une ligne de tailleurs.

Contrastes

Dimitri, en revanche, ne s’intéresse pas du tout aux femmes et crée uniquement pour les hommes. Sa marque, Dimitri Chris, propose des pièces très originales comme des corsets et des caps.

«J’aime les contrastes, ma dernière collection associait le streetwear et le côté bourgeois. Pour l’hiver prochain, je mélange le classique élégant avec le côté rétro des chasseurs», raconte le designer. Ce jeune homme de 31 ans baigne dans la mode depuis qu’il est petit puisque sa mère était couturière.

Il s’inspire des grands noms de la mode comme Givenchy ou Lanvin. «Je veux me développer en Europe, je pense que mon style sera très apprécié là-bas.»

Enfin, le benjamin de la bande, Guillaume Laplante, définit sa ligne comme futuriste et élégante.

Sa marque, Wilbe, habille depuis trois ans hommes et femmes avec des couleurs chatoyantes et des lignes géométriques. À 25 ans, Guillaume s’est déjà bâti une petite notoriété au Québec en participant à l’émission La Collection, une télé-réalité sur la vie des jeunes designers. Après Toronto, il espère développer sa marque aux États-Unis.

Une quinzaine l’an prochain?

Une troisième édition devrait voir le jour l’an prochain. «Il n’y avait que deux designers l’an dernier. Cette année il y en a cinq. On espère en accueillir une quinzaine l’année prochaine», annonce Denise Scott, attachée commerciale au Bureau du Québec à Toronto.
En attendant, la plupart des designers participeront à la semaine de la mode à Toronto, le 28 mars prochain.