Mamie est morte

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Publié 19/01/2010 par Nancy Leblanc

Les tragédies nous rappellent à quel point il est difficile de perdre un être cher. Les parents pleurent. Les enfants pleurent de voir pleurer les parents.

La mort d’un proche est difficile, car elle amène un manque dans notre vie à nous. C’est moi qui me retrouve avec un vide. Je ne pourrai plus avoir le plaisir de parler et partager avec la personne disparue. Je ne pourrai a m’appuyer sur ses précieux conseils. Je reste seul devant moi-même. Je pleure pour la personne qui a quitté ce monde et je pleure pour moi. Beaucoup pour moi.

Submergé par mon immense chagrin, je dois aussi soutenir les miens. Mais comment annoncer cet événement dévastateur à mon fils, à ma fille.

Incompréhension

La mort humaine est un concept abstrait pour les enfants. Les termes toujours et jamais sont tellement vagues dans le temps que le jeune a de la difficulté à s’y situer. La mort, c’est comme réfléchir à l’infinité de notre cosmos; un concept difficile à saisir.

Le jeune croit qu’il vivra toujours, de même que les gens autour de lui. Pour ce qui est des personnes qui ne sont pas présentes en ce moment, elles sont ailleurs, mais existent toujours.

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Pour l’enfant de moins de 12 ans, la mort humaine est difficilement concevable.
L’enfant comprend la mort animale, car il a vu l’araignée morte, la mouche morte, le chat mort. Mais ces animaux qui ne représentent aucun lien affectif ne les touchent pas. La mort c’est quand ce n’est pas vivant; quand ça ne bouge pas.

Pleurer

L’enfant pleure donc, car il est affecté par la désolation de ses parents. Voir ses parents pleurer est extrêmement triste pour l’enfant. Si maman pleure, la raison est sûrement bonne et je vais pleurer aussi. L’enfant accompagne la peine de sa mère. L’enfant cherche ses repères et il se modèle à ceux qui l’entourent.

L’enfant comprend avec sa tête que mamie est morte. Il voit mamie dans le cercueil qui dort. Mais il n’est pas certain au fond de lui qu’elle ne se réveillera pas pour aller à son anniversaire le mois prochain. Et si elle n’y est pas, c’est qu’elle est occupée; elle est morte a dit papa. Elle est occupée; elle est au ciel a dit maman. Il sait mais il ne saisit pas.

Expliquer

Expliquer la mort est difficile. La mort est un état. Comme la mouche morte sur le trottoir. La mort qui nous afflige avec tant de violence est celle qui fait appel à nos sentiments davantage qu’à notre cerveau.

Puisque l’enfant comprend difficilement le concept du repos éternel, lui dire simplement que mamie est morte suffit. Il voit. Il ne comprend pas vraiment, mais il voit.

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Rajouter qu’elle ne reviendra pas et qu’elle est au ciel sont d’autres concepts avec lesquels l’enfant devra jongler pour y trouver un sens. La promesse d’un paradis qui est un baume pour l’adulte reste flou pour l’enfant.

Les adolescents sont touchés plus durement par la mort d’un proche que leurs frères et sœurs plus jeunes. L’adolescent a un vécu chargé d’expériences qu’il a partagé avec la personne décédée. Comme l’adulte, c’est la perte du plaisir de ces rencontres qu’il pleure.

Il pleure pour sa perte à lui. Il ne pourra plus rire avec elle. Il ne pourra plus lui raconter ses peines. Avec qui va-t-il partager ces moments doux et réconfortants?

Accepter

On n’accepte jamais la mort d’un proche. On s’y soumet comme une fatalité. Le deuil a ses étapes qui vont de la négation à la colère, le marchandage, la dépression, pour se terminer par l’acceptation de la situation.

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Chaque étape a une durée variable selon l’individu et il en est correct ainsi. L’important est de passer d’une étape à l’autre et finalement, accepter avec une certaine paix l’événement.

Impliquer

Puisque la disparition d’un être cher est vivement vécue par les parents, il est important de ne pas écarter totalement l’enfant de l’événement. L’enfant sent la peine des siens, vit la peine des siens.

C’est en restant en contact avec les siens qu’il se sécurisera malgré tout. Ne pas voir maman et papa est pire que de vivre leur tristesse.

Il est compréhensible que les parents puissent vouloir faire garder l’enfant, mais il n’est pas endroit plus douillet que son chez-soi dans les moments difficiles.

Ceci dit, rien n’exclut que l’enfant peut aller en visite un matin chez des amis ou qu’il sorte au parc. La mort fait partie de la vie.

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