Symboles et trésors de l’Égypte

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Publié 28/03/2006 par Paul-François Sylvestre

Datant de plus de 4 000 ans, la civilisation égyptienne est probablement la plus ancienne du monde. Chose certaine, l’Égypte demeure le premier État à avoir établi un système d’administration et une capitale comme centre administratif et religieux. Quand j’ai choisi de visiter ce pays, j’ai opté pour un tour organisé, avec guides au Caire, à Alexandrie et à bord d’une croisière sur le Nil.

Je savais que le Nil jouait un rôle clé dans l’économie égyptienne, mais j’ai été surpris de découvrir l’importance stratégique de ce fleuve qui, depuis des millénaires, a arrosé et rendu fertile une étroite vallée où la population a pu se développer et croître. Je dis «étroite vallée» car jusqu’à la construction du barrage d’Assouan, en 1960-1964, seulement 4% du territoire égyptien était cultivable (c’est maintenant environ 10%).

Mon excursion en Égypte a commencé au Caire (17 millions d’habitants). La ville est double car elle inclut aussi Guizeh, dont les pyramides et le célèbre Sphinx figurent parmi les Sept Merveilles du Monde. Il a fallu plus de 2 millions de blocs de pierres pesant entre 1 et 15 tonnes chacun pour construire ce monumental ensemble. Ma guide Cherry m’a aussi fait visiter le mastaba (tombeau) d’un prêtre, orné de fresques aux couleurs encore brillantes et de gravures en caractères hiéroglyphes. Elle m’a ensuite conduit à Memphis où j’ai pu admirer le fameux colosse couché de Ramsès II (il est debout devant la gare du Caire).

Lotus et papyrus

Cherry m’a fait entrer dans une galerie où on nous explique la fabrication du papyrus… et où on cherche à nous vendre des œuvres d’art peintes sur ce fameux matériau. À noter que le papyrus est le symbole de l’État du Nord alors que l’État du Sud est symbolisé par le lotus. Dans la Basse-Égypte, le roi portait la couronne rouge avec le cobra, alors que dans la Haute-Égypte le roi portait une couronne blanche avec un vautour.

Lors de ma visite au Musée du Caire, j’ai évidemment admiré les nombreux trésors du tombeau de Toutankhamon, dont un masque d’or qui pèse plus de 40 livres, un trône en or massif, un lit à pattes de lion et divers objets faits de pierres précieuses comme le lapis lazulite et l’ivoire. Comme je suis écrivain, j’ai été plus impressionné par une humble statue, celle du scribe de Saqqarah (quelques jours plus tard, à Louxor, j’ai acheté une petite reproduction artisanale de cette statue).

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Comme la majorité des touristes, j’ai fait la traditionnelle croisière sur le Nil, entre Assouan et Louxor. Mon groupe de langue française comprenait une famille suisse et une famille française. Nous n’étions que 10 personnes et notre guide, Hanni, a pris plaisir à nous décrire chaque site visité.

D’abord le temple de Philae sur une île considérée comme la perle de l’Égypte. Ce temple a fait l’objet d’une incroyable reconstruction. Lorsque les travaux entourant le barrage d’Assouan ont commencé, il était évident que le temple de Philae allait être inondé. Il fut donc démantelé et ses 36 000 morceaux furent ré-assemblés moins de 300 mètres plus loin. Gigantesque casse-tête!

Le deuxième arrêt s’est fait à Kom-Ombo pour visiter un temple consacré à deux dieux: Sobek (crocodile) et Horus (faucon). L’une des colonnes du péristyle (cour du temple) montre Horus portant la double couronne, rouge et blanche. Puis nous sommes en route vers Edfou où nous attend le temple consacré à Horus, fils d’Osiris et d’Isis. Commencée en 237 av. J.C. sur le site d’un temple beaucoup plus ancien, sa construction se prolongea pendant près de 200 ans. Ce temple est le mieux conservé de toute l’Égypte.

Hôtel flottant

Lorsque notre bateau Nile Odyssey arrive à Esna, il doit traverser une écluse. J’en profite pour signaler que le fleuve est sillonné par des centaines de bateaux aux noms assez peu originaux (Nile Vision, Nile Legend, Nile Ritz, Nile Admiral, Nile Commodore, Nile Symphony, Nile Plaza). Le fleuve est étroit (entre 500 mètres et 1 km) et il n’y a pas de vagues. Le bateau ne tangue jamais et on ne le sent même pas avancer; en fait, on a l’impression de dormir dans un petit hôtel de trois étages.

Tout touriste se doit de visiter la nécropole de Thèbes et la célèbre Vallée des Rois où reposent 62 tombes royales. Premier arrêt au temple de Hatshepsout, la grande reine qui a vraiment gouverné l’Égypte pendant 22 ans. Bien que partiellement détruit par le successeur de la reine qui la détestait, le temple demeure un somptueux édifice aux abords du Nil, sur fond de gigantesques rochers.

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En route vers Karnak, nous voyons les colosses de Memnon (65 pieds de haut ou quatre étages). Le temple de Karnak est un site complexe qui comporte quatre cours, dix pylônes, un lac sacré et de nombreux édifices construits sur une période de 1 600 ans. Quant au temple de Louxor, il comprend des statues royales en granit, un obélisque et d’imposantes colonnades.

Aussitôt revenu au Caire, je me rends à Alexandrie pour une visite avec guide privée. Elle me conduit d’abord aux catacombes, puis au pilier de Pompée et aux jardins du palais Montazah (début du XXe siècle). Le lendemain, je visite la citadelle du sultan Qaytbay, puis le Musée gréco-romain fondé en 1892. Ce musée comprend 21 salles d’expositions qui renferment quelque 40 000 artefacts qui remontent aussi loin qu’au IIIe siècle av. J.-C.

Ma brève excursion en Égypte m’a permis de constater à quel point ce pays a subi les effets d’une osmose. Les temples rappellent tour à tour l’époque pharaonique, la présence grecque, l’ère chrétienne et même l’apport islamique (mosquée au cœur du temple de Louxor). L’histoire de l’Égypte est riche en symboles et rituels qui s’abreuvent à des sources diverses.

L’Égypte anecdotique

• Un litre d’essence coûte 1 livre (environ 20 sous canadiens).
• Certaines rues au Caire ou à Alexandrie peuvent avoir jusqu’à six ou huit voies extrêmement achalandées; n’empêche qu’on y voit parfois une charrette tirée par un âne ou un cheval.
• Il y a très peu de feux de circulation au Caire; de toute façon, ils sont rarement respectés, demeurant le plus souvent une simple parure.
• Dans plusieurs centres touristiques, les calèches sont très populaires, exactement comme dans la ville de Québec.
• Que la ville soit grande ou petite, on est certain d’y trouver un McDonald’s, un KFC, et un Pizza Hut.
• Les parcs sont à peu près inexistants au Caire; en revanche, Alexandrie regorge de somptueux jardins.
• Il n’est pas rare de voir des volailles dans leurs cages entassées sur le trottoir en plein centre d’Alexandrie; c’est un marché ouvert.
• Les vendeurs peuvent être assez agressifs. Ils vous souhaitent la bienvenue, vous offre des soi-disant cadeaux (couvre-chef, cartes postales), puis vous demandent de l’argent (euro, dollar, livre égyptienne). Si vous refusez, ils peuvent vous lancer un «Go to hell!»
• Une carte postale coûte 1 livre et un timbre (poste internationale) coûte 1,5 livre.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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