La bataille des épidémies

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Publié 24/11/2009 par Gabriel Racle

Le 3 septembre 1928, le biologiste anglais Alexander Fleming, qui rentre de vacances, retourne son laboratoire du Saint-Mary’s Hospital à Londres. Il remarque dans les boîtes de Petri, où il cultive des staphylocoques, des colonies cotonneuses d’un blanc verdâtre, provenant des souches d’un champignon microscopique, le penicillium notatum, utilisé par un collègue. Or, s’aperçoit le biologiste, ces colonies contaminanets inhibent autour d’elles le développement du staphylocoque. Il suppose que les champignons produisent une substance responsable de ce phénomène et il l’appelle «pénicilline».

Optimisme

Pendant une dizaine d’années, la pénicilline, difficile à produire, servira en laboratoire. Elle sera utilisée pour la première fois avec succès en 1941 pour traiter un patient atteint de septicémie à staphylocoque.

Première d’une nouvelle famille de médicaments qualifiés d’antibiotiques, elle participe au sauvetage de nombreux blessés sur le front. Elle ouvre aussi la voie à la guérison de nombreuses maladies comme la tuberculose ou la syphilis.

Devant ce succès, A. Fleming déclare alors: «Il y a 25 ans, biens rares étaient les microbes dont on pouvait délivrer le corps humain, et il y en a encore quelques-uns qui nous donnent du fil à retordre… Mais ils seront battus avant l’an 2000! »

Désillusion

Cette impression que les maladies infectieuses appartiendraient bientôt au passé était très répandue jusque vers les années 80. Outre l’éradication de la variole, on notait la réduction spectaculaire de la mortalité liée à certaines maladies, comme la tuberculose, passée de 50 000 décès annuels dans les années 1930 à moins d’un millier.

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Mais, dès les années 80, l’apparition de nouvelles maladies contemporaines ou émergentes, comme le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), le Sida, la grippe aviaire, a fait disparaître ce bel optimisme. En 1996, dans son rapport sur la santé dans le monde, l’OMS écrivait: «Nous sommes à l’aube d’une crise mondiale due aux maladies infectieuses.»

S’informer

Comme le déclarait récemment le Dr Trono, spécialiste en virologie et génétique, lors du Colloque Wright de Genève: «Nous vivons au milieu d’un monde microbien qui est en immense surnombre par rapport à l’espèce humaine. Il y a 40 000 sortes de virus différents dans la nature.

Ce sont des organismes qui ont une très grande faculté d’adaptation car ils se répliquent rapidement. Ils peuvent donc évoluer pour finir par échapper aux médicaments conçus pour les combattre ou aux réponses immunes de notre organisme. En ce sens oui, de nouvelles épidémies vont se produire.»

La grippe A/H1N1 ne rend que trop actuelle cette prévision et peut inquiéter à juste titre. Que faire pour s’efforcer de ne pas être victime de cette épidémie?

Outre les mesures que les gouvernements doivent prendre, se prémunir contre une épidémie relève aussi de la responsabilité personnelle de chacun d’entre nous et pour ce faire, la première chose c’est de s’informer et de s’informer aux bonnes sources, car dans ce cas comme dans d’autres, bien des rumeurs se diffusent aussi.

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Et l’on peut se demander fort justement ce qu’il en est réellement. La grippe A/H1N1 sera-t-elle une duplication de la trop célèbre grippe espagnole qui a sévi pendant une quinzaine de mois en 1918 et 1919? Comment se protéger? Ou va-t-il en être de la grippe A/H1N1 comme de la grippe aviaire A/H5N1 qui a tenu la vedette il n’y a pas si longtemps? D’autres menaces existent-elles?

Bonnes sources

Un petit livre écrit par deux grands spécialistes, mais rédigé dans un style très simple et très clair, est l’ouvrage utile à se procurer dans ces temps lourds de problèmes potentiels: Les nouvelles épidémies. Comment s’en protéger, par les docteurs Bricaire et Saldmann, Paris-Montréal, Flammarion, 170 p. Imprimé en caractères de bonne taille, comptant quelques chapitres largement sous-titrés, le livre se lit très facilement, presque comme un roman policier dans une chasse aux virus, microbes, bactéries, bactéries multirésistantes.

Et l’on y trouve outre la grippe, la maladie de Lyme, le Sida, les hépatites, le virus du Nil occidental, etc.

La deuxième partie, «Comment se protéger», comporte des mesures personnelles qu’il est bon de connaître: mode diffusion ou de transmission, précautions à prendre, bonnes habitudes, pharmacie familiale, etc. Voilà un livre utile par les temps qui courent. Il a l’avantage de présenter une vue globale de toutes ces épidémies actuelles ou éventuelles. «Nous allons devoir vivre dans les années à venir avec un risque constant de pandémie… il convient d’en connaître le mode d’emploi.

On peut consulter les notices de Santé Canada sur Internet, en brochures, dans la presse, qui peuvent offrir un complément spécifique et adapté à notre situation locale, aux renseignements généraux donnés par l’ouvrage Si les gouvernements font leur part, nous avons à faire la nôtre pour nous prémunir contre des menaces possibles. Un livre très actuel donc.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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