Hommage à Joseph Haydn

Un créateur génial

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Publié 04/08/2009 par Gabriel Racle

Cette année 2009 nous offre l’occasion de célébrer un autre grand nom de la musique, en commémorant le 200e anniversaire du décès de Joseph Haydn, un membre de «la trinité classique viennoise», avec Mozart et Beethoven, ses deux cadets.

«Je suis né le dernier jour de mars 1733 [sic], dans le bourg de Rohrau, Basse-Autriche, près de Prugg-sur-la-Leythâ. Mon père, Dieu ait son âme, était charron de profession et sujet du comte Harrach. Par nature grand amateur de musique, il jouait de la harpe sans connaître ses notes, et enfant de cinq ans, je l’imitais consciencieusement en chantant ses airs courts et simples, ce qui conduisit mon père à me confier à un parent, directeur d’école à Hainburg, pour y apprendre les rudiments de la musique ainsi que d’autres matières nécessaires à la jeunesse.»

Les débuts d’une carrière

C’est ainsi que Franz Joseph Haydn commence son autobiographie en 1776, en se trompant d’une année sur sa date de naissance, le 31 mars 1732. La chance lui sourit alors.

Le maître de chapelle de la cathédrale de Vienne, de passage à Hambourg, l’entend chanter et, séduit par sa voix de soprano, l’emmène avec lui dans sa chorale de la cathédrale. Il étudie la musique et apprend à jouer du clavecin et du violon. À 18 ans, il quitte la chorale, sa voix ayant muée, et son père ayant refusé d’en faire un castrat.

«Finalement j’ai perdu ma voix, et dû passer huit pénibles années à instruire la jeunesse (N. B.: beaucoup de génies se détruisent à devoir gagner ainsi leur pain quotidien, car ils n’ont plus le temps d’étudier). J’en ai fait moi-même l’expérience, et jamais je n’aurais acquis le peu que j’ai appris si, dans mon zèle pour la composition, je n’y avais consacré mes nuits.»

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Premières œuvres

Vers 1750, Haydn compose ses premières œuvres, une messe brève, des pièces instrumentales, et la partition musicale d’une comédie à succès, Le diable boiteux. Et commencent ses relations aristocratiques. En 1757, le baron von Fürnberg l’invite à participer dans son château aux séances de musique de chambre. Haydn compose ses premiers divertimentos pour quatuors à cordes, qui le rendront célèbre et lui valent de devenir, en 1751, maître de chapelle du comte von Morzin.

Le musicien des princes

Connaissant des problèmes financiers, le comte de Morzin dissout son orchestre. Mais une riche famille hongroise, les princes Esterházy, prend Haydn à son service en 1761. Pendant plus de 30 ans, il la servira. Après avoir composé dans les années 1760 environ 25 œuvres, surtout des symphonies, Der Philosoph, Alleluja, Hornsignal, et des concertos pour différents instruments, Haydn produit les symphonies Le matin, Le midi, Le soir. En 1762, le prince Nicolas «le magnifique» succède à son frère. Il accroît l’orchestre, le salaire de Haydn et la troupe d’opéra.

Haydn compose alors de grandes œuvres vocales, religieuses, des opéras du genre italien, la Symphonie des adieux, et sa réputation s’étend dans toute l’Europe. En 1785 et 1786, il écrit les six symphonies «parisiennes» et, pour la cathédrale de Cadix, l’oratorio Les sept dernières paroles du Christ. En 1785, il rencontre Mozart et se lie d’amitié avec lui. Il écrit à son père: «Je vous le dis devant Dieu, en honnête homme, votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse…»

Londres

À la mort de Nicolas, en septembre 1790, son fils Anton, peu porté sur la musique, congédie l’orchestre, mais rétribue Haydn, en le libérant de service. Il se rend à Londres où l’on attend depuis longtemps le «Shakespeare de la musique». Il compose quelques symphonies «londoniennes» à grand succès. Il apprend avec tristesse la mort de Mozart.

Il revient à Vienne, donne quelques leçons à un certain Ludwig van Beethoven, puis retourne à Londres avec plusieurs symphonies, dont la 100, la «militaire», qui reçoit un accueil triomphal. La symphonie 104, «London» date de mai 1895, mais en août, Haydn quitte l’Angleterre.

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Vienne, mort et œuvres

À Vienne, Haydn compose des œuvres à succès: le Concerto en mi bémol majeur pour trompette, un classique du genre, les six derniers quatuors à cordes, 1797, la Création, 1798, «un oratorio généralement considéré comme le sommet de sa carrière et sommet de la musique tout simplement», les Saisons, autre oratorio célèbre, 1801.

Il est couvert d’honneurs et de gloire, mais la maladie l’emporte le 21 mai 1809, à 77 ans.

Considéré alors comme le plus grand compositeur, véritable figure de légende dans ses dernières années, Haydn laisse une œuvre considérable: 125 symphonies et ouvertures, 20 concertos pour clavecins, 34 pour instruments divers, 77 quatuors, 39 trios à cordes, 53 sonates pour clavecins, 24 opéras, des cantates, des messes, des lieder et d’autres œuvres.

«La langue que je parle est comprise dans le monde entier» (Joseph Haydn)

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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