Deux articles parus le 1er octobre dans le Toronto Star alimentent une réflexion sur un thème commun, à savoir la densification du territoire urbain.
Dans un premier texte, on débat des vertus et des tares du Ontario Municipal Board (OMB). On y rapporte les paroles du président de la Urban Development Institute, une créature de l’industrie du bâtiment, qui déclarait: «Les citadins doivent se rendent compte que le leur milieu de vie va inévitablement être altéré.» De même dans sa rubrique régulière, le critique d’architecture du quotidien écrit que dans 20 ans Toronto sera transformée en une «forêt d’édifices géants» et avertit qu’on devra se préparer à l’inévitable.
Certes, les changements seront inévitables et il faudra s’y préparer. Bien au-delà de la forme à donner aux tours d’habitation de 40 étages et plus, il est urgent de réfléchir aux problèmes que leur concentration entraînera pour le transport et autres systèmes d’infrastructure, comme les réseaux d’aqueduc et d’égout. Ces problèmes viennent surtout de l’abus de densification dans lequel nous sommes déjà engagés, comme le constate l’ex-urbaniste en chef de Toronto Paul Bedford.
La pression sur le transport en commun apparaît déjà, même s’il est encore trop tôt pour soutenir que l’abus de densification fait sentir ses effets. À l’heure de pointe, les trains de la ligne entre Union et Finch sont pleins dès leur départ. Qu’arrivera-t-il quand des «forêts» de tours borderont la rue Yonge? Les quais du métro sont trop étroits pour accueillir les milliers de voyageurs qui convergeront à chaque station.
Sur la ligne de Bloor, les trains venant de l’ouest sont déjà remplis à capacité lorsqu’ils arrivent à la station Dundas West, obligeant les centaines de personnes sur le quai à attendre le prochain métro. Dans ce dernier cas, l’encombrement serait soulagé si les voyageurs se dirigeant vers le bas de la ville pouvaient prendre un train qui les y mène depuis Dundas West plutôt que de leur imposer un détour jusqu’à la station St. George.