Du franco-tango à la Philippe Noireaut

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Publié 24/03/2009 par Khadija Chatar

«Je me réveille dans ta chair en pleurant», chantait, dimanche soir dernier, Philippe Noireaut lors de son spectacle Franco-Tango au Academy Spherical of Arts.

Derrière la façade grisâtre de ce vieil immeuble rafraîchit, des escaliers de cette même couleur conduisent vers une salle où des tables et chaises sont éparpillées ci et là à l’humeur du client.

Sur la scène jonche un piano et au plafond, des poutres encadrent une merveille, la peinture d’un ciel bleu parsemé de nuages semblables à un champ de cotons. Philippe occupe la scène, parle à la foule et la séduit par sa simplicité et ses souvenirs de certains compositeurs aujourd’hui disparus. Il chante et s’émeut de ses paroles en même temps que son public, habitant la chanson et occupant pleinement l’atmosphère de la salle. Sa générosité est sincère et est remerciée, à des arrêts parfois incalculés, par de chauds applaudissements.

Philippe Noireaut fait pleurer et sourire à la fois lorsqu’il reprend la chanson Le tango de l’ennui de François Béranger. «Anastasie, l’ennui m’anesthésie», des paroles sensibles et données pourtant sur le ton de la camaraderie.

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Du Jacques Brel, présent aussi ce soir-là, mène l’effervescence à son paroxysme. «À présent, du tango typiquement belge». Sa phrase à peine achevée, il entame avec enthousiasme Rosa. Au suivant, ensuite, est interprété, en compagnie de Judith Lander, avec tout le glamour cabaresque qu’elle dégage.

Il n’oublie pas de faire honneur aux deux poètes qui lui tiennent à cœur: Félix Leclerc et Gilles Vigneault. Du Québec, Philippe Noireaut transporte son public vers des horizons plus lointains et plus méditerranéens, dans la Corse, communément appelée «la montagne dans la mer».

Le chanteur se coiffe alors d’un chapeau et empreinte déjà l’accent inimitable de ces gens du Sud. On sentirait presque, des touches de son piano, le mistral traverser la salle. Arthur où t’as mis le corps déchaîne l’hilarité absolue. «Le tango corse c’est de la sieste organisée», lançait aussi Philippe Noireaut. Une phrase bien cherchée qui donnait, comme tant d’autres, le rythme piquant du tango francisé de cette douce soirée de dimanche.

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