Josette Villeneuve raccommode le monde

L'artiste réalise des oeuvres avec des étiquettes de vêtements usagés

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Publié 03/03/2009 par Khadija Chatar

«Avec la globalisation des marchés, beaucoup d’industries du textile se sont déplacées vers la Chine, entre autres. Un monde à raccommoder est un constat de la disparition de ces métiers-là», disait l’artiste, Josette Villeneuve, au vernissage de mardi dernier, 24 février, à la galerie Glendon.

Des étiquettes par milliers égayent les murs de la galerie universitaire où se tient, jusqu’au 27 mars, l’exposition hétéroclite et haute en couleurs: Un monde à raccommoder.

L’artiste, sans son aiguille et son dès à coudre, était enthousiaste de l’intérêt que plusieurs visiteur prêtaient à son exposition.

Sur les murs de la galerie, des cartes et des drapeaux de toutes sortes et de tous horizons, composés d’étiquettes épinglées, viennent chatoyer les yeux du visiteur et se côtoient en paix. Des formes et des tailles diverses que Josette, artiste philanthrope, a réalisé avec une patience de moine et un raffinement délicat. «Le fait que ces étiquettes proviennent de vêtements usagés donne un certain côté intime» , juge-t-elle.

De l’entrée, on aperçoit au fond de la galerie, une carte impressionnante. Belle et grande, elle nargue les autres œuvres en épousant, seule, tout un mur. «C’est 7 500 étiquettes épinglées sur un grand tissu qui occupent la taille de 9 pieds et demi sur 17», dit-elle modestement.

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Coloriés, les motifs minuscules de cette carte traversent la panoplie de tous les bleus. Une myriade d’azurs qui contrastent avec, d’une part le blanc ou plutôt le crème des mers et des océans et, d’autre part le rouge criard que Josette attribue aux États-Unis.

«C’est par hasard», se justifie-t-elle. Elle se souvient de son premier drapeau d’étiquettes. Il s’agissait des Etats-Unis ou presque puisqu’il était composé en deux tons distincts. «J’ai voulu faire un clin d’œil à Jasper Johns, artiste des années 50. Si l’on regarde bien, on remarque que 2/3 représentent les couleurs du drapeau américain et l’autre tiers du Kenya.»

Josette n’est pas seulement animée par le plaisir du raccommodage en tant que tel. Son but c’est de partager sa vision du monde en laissant à la fois à chacun la liberté d’interpréter son travail.

Elle parle ainsi de mondialisation et de métissage que recèlent ces bouts de tissu. Ces étiquettes «Made In – Fabriqué en» sont les «témoins» de l’histoire de l’industrie du textile.

«C’est très original, j’aime assez», dit Paul, étudiant à Glendon.

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«Différents thèmes sont abordés dans cette pièce. Il y a une certaine profondeur ressentie lorsqu’on s’approche de près», estime Lynda, visiteuse de l’exposition. Elle ajoute: «c’est la meilleure exposition que j’ai vu dans cette galerie.»

Un monde à raccommoder, rassemble 15 pièces au total. Des drapeaux de toutes sortes occupent un large espace de la galerie; certains sont placés bas d’autres relativement haut. Ces derniers étonnent par leur contour ondulé. «Ce sont des nuages», s’exclame l’artiste en pointant les drapeaux chinois et algérien. Le drapeau, symbole de l’identité culturelle, est présenté ici par une lisière légère et onduleuse qui pousse un instant le visiteur à la contemplation.

Pour plus d’informations sur Un monde à raccommoder, contactez Martine Rheault, coordinatrice artistique de la galerie Glendon au 416-487-6859, [email protected]

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