«Félix Mendelssohn, ce maître alcyonien, qui dû à son âme plus légère [que celle de Wagner], plus pure et plus heureuse d’être vite admiré, puis vite oublié, fut le bel incident de la musique allemande.»
C’est par cette citation de F. Nietzsche que s’ouvre le Félix Mendelssohn de Jérôme Bastianelli, Actes Sud, 2008, 150p. Nietzsche faisait ce commentaire en 1886, 39 ans seulement après le décès de Mendelssohn. C’est assez dire que l’oubli est vite retombé sur ce compositeur, pourtant brillant, mort à 37 ans, et que J. Bastianelli nous présente dans un élégant petit livre, publié pour marquer le 200e anniversaire de la naissance du musicien.
Félix Mendelssohn est né le 3 février 1809 à Hambourg, dans une famille juive aisée, très cultivée. Son père était banquier, sa mère musicienne et son grand-père un célèbre philosophe, Moses Mendelssohn. La famille se convertira au protestantisme, comme de nombreuses autres d’ailleurs, dans un but d’intégration et de germanisation, lors de relents d’antisémitisme. Les enfants sont baptisés par un pasteur en 1816, les parents se convertissent en 1822 et ajoutent à leur nom celui d’une terre familiale, Bartholdy. Félix ne l’utilisera guère.
En 1811, la famille déménage à Berlin, et en 1825, s’installe dans une somptueuse résidence, comportant une orangerie, qui sera transformée en salle de concerts privés, et un immense parc où les enfants Mendelssohn et leurs amis s’ébattront à leur aise. Est-ce là que naîtra le goût romantique de Félix pour la nature, qu’il traduira dans certaines de ses œuvres?
Ses premiers pas
Léa, leur mère, donne à Félix et à sa sœur aînée Fanny leurs premières leçons de piano. Ils bénéficient aussi des meilleurs professeurs de musique et montrent très vite un réel talent dans cet art, mais aussi, chez Félix, en dessin et en peinture. Un de ses maîtres lui fait apprécier Bach et Haendel, qui influenceront ses compositions, sans oublier Beethoven, toujours vivant, dont le compositeur Weber lui fait découvrir les dernières œuvres, qui l’enchantent.