Il y avait longtemps que je n’avais pas pris la peine de feuilleter cet ouvrage que j’affectionne tant. Je me suis souvent surpris à passer plusieurs longues minutes alors que l’aventure dans ses pages ne devait être qu’une affaire de secondes. Les consultations devenaient souvent des lectures qui se prolongeaient, à mon grand bonheur.
L’ouvrage en question, c’est Le Bouquet des expressions imagées, de Claude Duneton. On dit que c’est l’«encyclopédie thématique des expressions imagées de la langue française». Et je crois que c’est tout à fait approprié de le décrire ainsi.
Il y a quelques jours, je suis donc replongé dans ces pages attirantes, en quête d’une expression pour enrichir un de mes textes. J’y ai, une fois de plus, fait des découvertes fortes intéressantes. Je suis un fervent partisan de l’emploi d’expressions imagées. Elles donnent beaucoup de couleur à des textes. Elles sont souvent des clins d’oeil à l’histoire, des allusions anecdotiques.
Je suis tombé sur le tout petit chapitre consacré au «désaccord et aux disputes». On connaît bien le champ lexical associé à ces thèmes: se disputer, une querelle, un conflit, hausser la voix, rechigner, vilipender, des propos belliqueux, etc. Déjà, on peut utiliser des verbes et des expressions riches. Et si on veut pousser l’exercice plus loin, on feuillettera Duneton.
L’ouvrage nous apprend que l’expression «tenir tête», qui signifie «disputer contre une personne avec opiniâtreté», date du seizième siècle. On peut aussi employer des expressions comme «chercher noise» ou «chercher querelle», ou encore «avoir maille à partir». Celle-ci est d’ailleurs particulièrement intéressante sur le plan étymologique. La maille n’a rien à voir avec un tricot ou avec une armure de chevalier. Il s’agit ici d’une petite monnaie de cuivre valant la moitié d’un denier. Et le verbe «partir», ici, signifie «partager». L’expression «avoir maille à partir» fait donc référence à un partage difficile, voire impossible, à faire.