Marc Audette, artiste visuel et enseignant au Collège Glendon, le campus bilingue de l’Université York, vient de recevoir le prix Chalmers, attribué chaque année à environ six artistes par le Conseil des Arts de l’Ontario. L’objectif de ce programme est de renforcer la connaissance et le discours entourant les métiers d’art contemporain. Tous les artistes ontariens peuvent postuler pour obtenir ce prix en présentant leurs réalisations et leurs projets.
Cette année Marc Audette fait partie des artistes ayant été récompensés. L’artiste avait besoin de temps et d’argent pour écrire sur son travail et se consacrer à une nouvelle production. Il a donc fait une demande auprès du Conseil des Arts de l’Ontario pour être l’un des bénéficiaires de ce prix dont le montant maximum peu s’élever à 50 000 dollars selon les besoins et les demandes des artistes.
Il est évident que beaucoup d’artistes tentent d’obtenir ce prix. Marc Audette explique qu’il y a beaucoup de compétition et que, par conséquent, recevoir ce prix fut pour lui une consécration. Grâce à cela il pourra produire, faire un corpus qui lui tient à cœur et se consacrer entièrement à sa pratique.
Les artistes visuels ne peuvent que rarement vivre de leur art qui souvent coûte cher, vu les installations nécessaires pour les expositions. Selon Marc Audette, une exposition coûte en moyenne 7000 $ avec la location du matériel, des locaux… et ne rapporte quasiment rien aux artistes qui reçoivent un cachet d’un peu plus d’un millier de dollars pour une exposition, ce qui évidemment ne suffit pas à couvrir les frais. Ceci est l’une des raisons pour lesquelles les artistes visuels n’exposent pas souvent.
La plupart d’entre eux exercent un autre métier parfois en relation avec leur passion. Marc Audette, lui, s’estime chanceux. Il peut partager sa passion avec les étudiants du Collège Glendon où il enseigne. Cette année il y donne deux cours: Photo numérique et Couleurs et peinture.
Cependant, avec la grève qui s’éternise à York, dont fait partie le collège Glendon, il a déjà eu un peu plus de temps que prévu pour se consacrer à son nouveau projet artistique mais aussi moins d’argent puisqu’en tant que chargé de cours il fait automatiquement partie du syndicat gréviste CUPE 3903 et n’a donc pas été payé depuis plusieurs mois. Ce prix ne pouvait donc pas mieux tomber.