C’est bien beau de savoir plein de choses sur le bout des doigts… Connaître par cœur les exceptions à la règle des pluriels en «aux», savoir la liste des verbes essentiellement pronominaux, maîtriser les règles d’accord des adjectifs de couleur… Oui, c’est bien de savoir quelque chose sur le bout des doigts, mais c’est encore mieux si on connaît nos doigts eux-mêmes!
L’origine des noms qu’on a donnés aux doigts de l’être humain est en soi assez fascinante. Par curiosité, je suis allé fouiller dans quelques dictionnaires et quelques ouvrages de référence pour apprendre certaines choses et pour en valider d’autres, que je tenais pour acquises.
Commençons par le plus petit qui, pour une fois, ne sera pas le plus négligé pour autant. On l’appelle auriculaire. Le mot est en fait un emprunt au bas latin auricularius, dérivé de auricula, qui signifie «oreille». D’abord adjectif (doigt auriculaire), le mot est devenu un nom au cours du XIXe siècle.
L’expression «doigt auriculaire» signifie littéralement «doigt que l’on peut mettre dans l’oreille», ce qui fait référence au fait qu’il s’agit du plus petit des doigts. D’ailleurs, on l’appelle beaucoup plus familièrement le «petit doigt», que l’on retrouve même dans des expressions courantes. On n’a qu’à penser à «ne pas lever le petit doigt», qui signifie «ne faire aucun effort». Ou encore à «c’est mon petit doigt qui me l’a dit» pour désigner une chose que l’on sait mais dont on veut taire l’origine.
En fait, le petit doigt n’est pas vraiment le plus négligé de la main. Dans les faits, le parent pauvre est plutôt l’annulaire ou le quatrième doigt. Contrairement à ses semblables, il ne sert pas à grand-chose… D’ailleurs son nom est dû à ce qui est en somme son unique usage…