Il y a 30 ans, le 30 octobre 1995, plusieurs francophones à travers le pays poussaient un soupir de soulagement. Le Québec venait de voter «non» à un référendum qui aurait pu mener à son indépendance, mais aussi à une minorisation encore plus grande des francophones du Canada.
Quand Paul Denis est devenu président de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) en 1993, il pensait que son mandat serait «probablement très simple, très facile». L’ACFA a pourtant été l’un des organismes les plus actifs pour rappeler l’importance du Québec pour les communautés francophones partout au pays.

Les promesses d’appui continu à la francophonie canadienne faites par le camp du «oui» ne rassuraient pas les membres de l’ACFA. De façon indépendante, l’organisme avait organisé une campagne publicitaire qui appelait à la solidarité entre francophones au Canada dans des médias du Québec, l’envoi de cartes postales et une conférence de presse à Montréal.
Du point de vue de l’organisme albertain, le référendum québécois était une question existentielle pour la francophonie canadienne: le «oui» marquerait la fin de l’appui à la langue française au Canada.
«Parce que si le Québec se séparait, aucune autre province n’aurait accepté de continuer à vivre avec la Loi sur les langues officielles. Pour nous autres, c’était une question de vie ou de mort», lâche Paul Denis.






