Nouvelle règle pour les étudiants en médecine: l’Ontario ne bronche pas

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Le ministère de la Santé de l'Ontario a modifié les critères d’admission aux postes de résidence médicale pour favoriser ceux qui ont étudié au Canada. Photo: Rapport Votre santé du gouvernement de l'Ontario
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Publié 20/10/2025 par Émilie Gougeon-Pelletier

Malgré la pression exercée par des intervenants du milieu de la santé, le gouvernement Ford maintient sa décision de limiter l’admissibilité aux postes de résidence médicale dans la province.

Alors que l’Ontario est confronté à une pénurie de médecins, le ministère de la Santé a récemment modifié les critères d’admission aux postes de résidence médicale en province, une mesure qui pourrait entraîner une diminution du nombre de places en résidence pour les médecins formés à l’étranger.

Selon les changements, seuls les étudiants qui ont obtenu un diplôme d’une faculté de médecine au Canada ou les diplômés d’universités à l’extérieur du pays, mais qui ont au moins deux années d’études secondaires en Ontario, pourront participer au premier cycle de jumelage.

Ainsi, les médecins qui ont obtenu leur diplôme ailleurs dans le monde et qui n’ont pas complété deux ans dans une école secondaire ontarienne devront attendre au deuxième cycle de jumelage pour obtenir un poste de résidence médicale.

Les candidats pouvaient s’inscrire au processus de jumelage à compter du 9 juillet, mais l’Ontario n’a annoncé les changements que la semaine dernière.

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La sélection des programmes a commencé la semaine dernière.

Conséquences imprévues

L’Association médicale de l’Ontario (OMA) s’est dite «préoccupée par les conséquences imprévues de cette politique».

L’organisme juge que «les changements apportés aux modalités de résidence risquent de créer de nouveaux obstacles pour les médecins formés à l’étranger» et recommande «vivement une réflexion approfondie».

«Nous encourageons le gouvernement à collaborer avec les facultés de médecine et l’OMA afin d’élaborer une approche équilibrée qui soutienne les étudiants de l’Ontario tout en maintenant un accès équitable pour les diplômés internationaux en médecine qualifiés», a indiqué l’organisme.

L’OMA avait déploré en 2025, après le premier tour de jumelage, que 96 postes en résidence familiale n’avaient pas été pourvus. La plupart de ces postes ont toutefois été pourvus durant la seconde ronde.

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L’association estime qu’environ 60 % des postes de résidence en médecine familiale en Ontario ont été pourvus par des diplômés internationaux en médecine en 2025 et qu’en vertu de la nouvelle règle, le nombre de candidats admissibles au premier tour passera de plus de 1200 à 170.

Opposition à Queen’s Park

Le NPD de l’Ontario a qualifié mercredi la décision du gouvernement d’«arbitraire et préjudiciable».

«Ce changement de politique aura des conséquences dévastatrices pour les communautés rurales et du Nord qui ont établi des relations avec des diplômés internationaux en médecine, des médecins qui viennent souvent dans le Nord de l’Ontario et y consacrent toute leur carrière à prendre soin de familles», a souligné la néo-démocrate France Gélinas, porte-parole de son parti en matière de santé.

Le ministère de la Santé explique, dans une déclaration envoyée par courriel, vouloir offrir «davantage de possibilités aux Ontariens ayant commencé leurs études de médecine à l’étranger de terminer leur formation postdoctorale en Ontario».

«Nous savons que les résidents en médecine sont susceptibles d’exercer dans la région où ils reçoivent leur formation, ce qui permettra à l’Ontario de disposer d’un solide bassin de médecins de calibre mondial formés en Ontario pour les années à venir», a soutenu un porte-parole du ministère, Jackson Jacobs.

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Ce dernier réitère que les diplômés internationaux en médecine qui ne répondent pas aux critères de la première ronde de jumelage pourront participer à la seconde.

Santé en français

Le ministère de la Santé n’a pas répondu à nos questions portant spécifiquement sur les services de santé en français.

Nous avons demandé à l’administration de l’Hôpital Montfort si la mesure pourrait avoir un effet sur le personnel en santé de l’établissement francophone.

«Selon notre compréhension, l’annonce n’aurait pas d’impact significatif pour nous», a fait savoir le directeur des communications, Martin Sauvé.

Le Centre de planification des services de santé en français, récemment mis sur pied pour coordonner les soins offerts aux francophones de la province, a refusé de nous accorder une entrevue.

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L’organisme dit toutefois demeurer «attentif à l’évolution du dossier».

Le gouvernement ontarien s’est engagé à connecter chaque Ontarien à des soins primaires d’ici 2029.

À Ottawa, le conseil municipal a adopté cette semaine un plan visant à attirer de nouveaux médecins de famille dans la capitale, qui comprend notamment un plaidoyer auprès de la province pour lever les barrières limitant la pratique des diplômés internationaux.

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