Ingérence étrangère: «pas de traîtres», mais des inquiétudes

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La juge Marie-Josée Hogue a rendu son rapport final sur l’ingérence étrangère mardi. Photo: capture d’écran CPAC
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Publié 30/01/2025 par Inès Lombardo

La juge Marie-Josée Hogue, présidente de la Commission d’enquête publique sur l’ingérence étrangère, a rendu son rapport le 28 janvier, établissant qu’il n’y avait «pas de traîtres» parmi les parlementaires, en ce qui concerne des échanges d’informations ou des tentatives d’influences exercées par d’autres pays.

«Pas nouveau»

Certains États étrangers tentent de s’ingérer dans les processus électoraux et les institutions démocratiques d’autres pays, cela n’est «pas nouveau», a assuré la juge Hogue. La nouveauté, ce sont les «moyens que déploient ces États», a-t-elle précisé en point de presse, faisant référence à des outils technologiques sophistiqués.

Si les institutions canadiennes ont instauré des mécanismes de prévention et sont «demeurées robustes» face aux tentatives d’ingérence étrangère, Marie-Josée Hogue souligne que le gouvernement a été un «mauvais communicateur».

Les Canadiens ont appris les risques dans les médias, «ce n’aurait pas dû être le cas», a-t-elle déploré.

Poilievre veut pouvoir critiquer

En réaction à l’une des recommandations du rapport, le Bloc québécois et le NPD ont pressé Pierre Poilievre de demander sa cote de sécurité, nécessaire pour accéder à des informations confidentielles sur la sécurité nationale.

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Néanmoins, le chef du Parti conservateur a de nouveau refusé, argumentant qu’il ne pourrait plus critiquer le gouvernement sur ces questions.

Car une fois en possession d’une cote de sécurité, il serait soumis à des règles strictes concernant ce qu’il pourrait dire en public. Plus précisément, cela l’empêcherait de critiquer librement le gouvernement sur des questions de sécurité nationale, car il aurait accès à des informations classifiées.

Pierre Poilievre
Pierre Poilievre. Photo : Inès Lombardo, Francopresse

Rien de grave

Dans un communiqué de presse, le Parti conservateur du Canada a repris les mots du rapport, indiquant que l’ingérence étrangère «a pu avoir un certain impact sur le résultat d’une course à l’investiture [libérale] ou sur le résultat d’une élection dans une circonscription donnée».

Toutefois, il omet la suite de la phrase: «rien ne démontre que nos institutions aient été gravement affectées par une telle ingérence ou que des parlementaires soient redevables de leur élection à des entités étrangères».

Qu’est-ce qu’une cote de sécurité?

La cote de sécurité est une vérification de sécurité faite par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC), des personnes dont l’emploi nécessite un accès à des renseignements classifiés ou des sites sensibles.

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Dans le cas de l’ingérence étrangère, la personne qui obtient sa cote de sécurité a accès à des documents incluant notamment les noms de parlementaires impliqués dans des activités d’ingérence étrangère.

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