Sur le front de la grippe aviaire, c’est à la fois le scénario du pire qui se concrétise… et une nouvelle rassurante. Aux États-Unis, le virus s’avère plus souvent présent chez les travailleurs agricoles qu’on ne l’avait mesuré. En revanche, plusieurs de ces personnes n’ont pas eu de symptômes, ce qui laisse croire que le virus est moins virulent que ce que l’on craignait.
Rappelons que la grippe aviaire H5N1, après avoir été détectée depuis la fin de 2021 chez au moins 50 espèces de mammifères — ce qui signifie qu’elle a acquis une ou des mutations lui permettant de franchir la barrière de ces espèces — est détectée aux États-Unis depuis mars dernier chez des vaches.
Or, comme nombre d’humains sont, dans les fermes, en contact quotidien avec des vaches, cela laisse craindre qu’il suffirait d’une mutation pour que ce virus devienne transmissible entre humains.
Depuis mars dernier, les fermiers américains ont été souvent hostiles à l’idée de laisser les vétérinaires effectuer un dépistage systématique chez leurs animaux ou leurs employés. Ce qui ne donnait qu’une idée partielle de la dispersion du virus. Officiellement, le H5N1 a été identifié chez 446 vaches dans 15 États et chez 44 travailleurs agricoles.
7% des travailleurs
Or, selon une collecte d’échantillons de sang effectuée chez 115 travailleurs agricoles du Michigan et du Colorado par le Centre de contrôle des maladies (CDC), et uniquement dans des fermes où au moins une vache avait eu un test du virus positif, 7% de ces travailleurs (ou 8 d’entre eux) avaient des anticorps contre le virus. Ce qui signifie qu’ils avaient été porteurs du virus à un moment donné.