À la recherche de soudeuses

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Grâce au programme pilote de préparation des femmes à l’emploi du gouvernement fédéral, La Cité et la Fondation du soudage CWB travaillent conjointement pour offrir un programme gratuit et en français de soudage dédié aux femmes. Photo: 123rf
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Publié 15/05/2023 par Charles Fontaine

Le besoin de main-d’œuvre en métier spécialisé est criant au Canada. Malgré un changement de mentalité qui s’installe, les hommes blancs continuent à dominer dans ces domaines. À Hawkesbury, dans l’Est ontarien, le Collège La Cité tente de remédier au problème en instaurant un programme en français pour former des soudeuses.

Grâce au programme pilote de préparation des femmes à l’emploi du gouvernement fédéral, La Cité et la Fondation du soudage CWB travaillent conjointement pour offrir un programme gratuit de soudage dédié aux femmes.

Le campus principal de La Cité est à Ottawa, et le collège a un petit campus à Toronto dans les locaux de l’Université de l’Ontario français. Les cours de soudure se donneront au campus satellite de Hawkesbury.

Le programme pilote du gouvernement du Canada finance des organisations pour que celles-ci aident les femmes à leur formation et à la préparation d’emploi. Il vise aussi à éliminer les obstacles que peuvent rencontrer les femmes sur leur lieu de travail.

Jugeant que la pandémie a eu des répercussions plus importantes chez les femmes, les étudiantes peuvent aussi être aidées financièrement pour le transport, la garde d’enfant, le counseling et l’allocation de subsistance.

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Changement de mentalité

La représentation des femmes en métiers spécialisés se fait encore timide dans les classes du Collège La Cité, à Ottawa. La proportion de femmes dans ces domaines tourne autour de 10%, rapporte le directeur des programmes de métiers spécialisés à La Cité, Patrick Mainville.

Malgré tout, il observe un certain effacement des préjugés. «Quand je regarde mes classes en électricité par exemple, ce sont pour la plupart des hommes caucasiens blancs», observe-t-il.

«La mentalité que les métiers sont faits pour les hommes reste, mais elle évolue dans le bon sens. Les employés sont plus inclusifs et ouverts d’esprit.»

Nouveaux arrivants

Patrick Mainville encourage également les nouveaux arrivants à s’intéresser à ces programmes, étant donné la grande perspective d’emploi qu’on y trouve.

«On entend souvent que les métiers spécialisés sont constitués de personnes qui n’ont pas réussi au niveau académique. Mais il y a un moyen pour que tout le monde puisse faire carrière là-dedans. On voit un changement de mentalité chez les parents. Il faut aussi que les immigrants considèrent les métiers spécialisés étant donné le grand besoin d’emploi.»

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Cet intérêt de plus en plus fort chez les femmes dans les métiers se reflète dans les inscriptions des 14 programmes offerts au Canada par la Fondation de soudage CWB.

«Dans notre programme à Winnipeg, nous avons reçu 124 inscriptions pour seulement 15 places, note la cheffe de projet, Trish Trenter. Nous sommes surprises, mais on sait qu’il y a un besoin de femmes dans les métiers. C’était un monde d’hommes avant, mais ce n’est plus le cas.»

«Les femmes sont capables»

Josée Poirier est une employée de la Fondation du soudage CWB pour l’été. Elle étudie entre-temps le métier au St. Lawrence College à Cornwall, où les femmes représentent le quart de la classe.

«Je faisais un peu de soudage au secondaire et c’était difficile étant donné que c’est un domaine dominé par les hommes», raconte-t-elle. «Les hommes ne voulaient pas m’aider là-dedans, ce qui m’a découragé. Je me suis alors dirigé vers d’autres études.»

«Je suis finalement revenu à la soudure. Les femmes sont capables de faire la même chose que les hommes.»

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Région industrielle

La région de Hawkesbury est très industrielle. «Le besoin en personnel est criant dans l’Est ontarien, soutient Patrick Mainville. Il y a beaucoup d’entreprises qui me disent avoir besoin de soudeurs. Mes étudiants à Orléans n’ont pas de difficulté à trouver un emploi.»

De son côté, le Centre à l’emploi de Prescott et Russell (CSEPR) rapporte qu’en 2022-23, la demande pour des gens de métier représentait 15% de tous les affichages traités.

«Selon jobbank, les demandes pour de tels gens de métier seront à la hausse de façon modérée jusqu’en 2030 et au-delà. Notre région compte plusieurs industries et PME qui embauchent des soudeurs, alors nous estimons que la formation proposée par La Cité est opportune», communique la directrice générale de CSEPR, Caroline Arcand.

Horaires de cours flexibles

M. Mainville soutient que les cours seront adaptés aux besoins des femmes. «Par exemple, si elles doivent aller porter leur enfant à la garderie, les cours peuvent débuter plus tard.»

Après les 16 semaines de formations, soit 12 de cours et quatre en stage, les étudiantes auront acquis une certification leur permettant d’œuvrer dans plusieurs domaines de la soudure, ce qui les rend attrayantes et polyvalentes pour les employeurs.

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Il reste encore des inscriptions pour ce programme qui débutera le 12 juin.

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