À anniversaire spécial, exploration spéciale. Cette semaine, L’Express vous propose une ballade dans l’histoire de la ville de Québec, qui fête cette semaine son 400e anniversaire. L’occasion d’un voyage de l’esprit dans l’une des périodes fondatrices de notre pays, véritable épopée qui illustre mieux qu’aucune autre le concept même d’exploration.
La ville de Québec a été fondée le 3 juillet 1608, exactement 400 ans passés. Toute une gamme de festivités souligne cet anniversaire depuis le 1er janvier dernier et jusqu’au 31 décembre prochain. C’est l’occasion idéale, il me semble, de rappeler certaines facettes de cette importante page d’histoire.
On célèbre le 400e anniversaire de la première colonie permanente au Canada. La ville de Québec ne demeure cependant pas la première habitation française au Canada. Il y a d’abord eu la colonie de l’île Sainte-Croix, en Acadie, fondée en juin 1604 par Samuel de Champlain et Pierre Dugua. Les 79 colons résistent mal aux rigueurs de l’hiver et, au printemps de 1605, la moitié d’entre eux sont morts du scorbut.
Après ce tragique hiver, Dugua et Champlain décident de déplacer la colonie vers la terre ferme. Ils choisissent un endroit tout près de la baie française (Baie de Fundy). Les colons construisent l’habitation de Port-Royal et les Français y demeurent jusqu’en 1607, année d’un rapatriement forcé.
L’année suivante, le 13 avril 1608, Champlain quitte Honfleur sur le navire Don de Dieu et arrive à Tadoussac le 3 juin. De là, il remonte le fleuve Saint-Laurent en barque pour choisir un endroit propice à habiter. Le 3 juillet, Champlain est devant Québec, lieu sur lequel se fixe son choix. Voici ce qu’il écrit: «je cherchai lieu propre pour notre habitation, mais je n’en pu trouver de plus commode, ni mieux situé que la pointe de Québec, ainsi appelée des sauvages, laquelle était remplie de noyers. Aussitôt j’employai une partie de nos ouvriers à les abattre pour y faire notre abitation.» C’est l’étroitesse du fleuve entre les villes de Québec et de Lévis, sur la rive opposée, qui aurait donné le nom à la ville, Kebec étant un mot algonquin signifiant «là où le fleuve se rétrécit».