Les Grands Lacs constituent l’un des plus importants systèmes écologiques sur terre, le centre vital de tout un continent. L’écrivain Wayne Grady a mené une étude détaillée, fascinante et judicieuse de ces cinq étendues d’eau et de leur bassin. Les résultats de sa recherche viennent de paraître en français dans un ouvrage intitulé Les Grands Lacs : histoire naturelle d’une région en perpétuelle mutation.
Wayne Grady est né à Windsor et a nagé dans le lac Érié. Il a vécu à Toronto et à Kingston, aux abords du lac Ontario. Ses ancêtres venaient de Cass County, près du lac Michigan. Il a pêché des ménés dans le lac Huron. Son frère vit à Sault-Sainte-Marie, donc sur les rives du lac Supérieur. «J’ai donc des liens de famille avec les cinq lacs, écrit-il. Au risque de paraître excessif, je dirais même qu’un peu d’eau des Grands Lacs coule dans mes veines.»
L’auteur croit fermement que nous sommes les enfants d’un écosystème avant d’être les citoyens d’un État. Il n’hésite donc pas à affirmer que le bassin des Grands Lacs est sa demeure ancestrale. Son ouvrage décrit avec minutie et poésie les cinq immenses lacs qui logent au cœur de l’Amérique du Nord. Grady note que le bassin des Grands Lacs héberge 40 millions de personnes et couvre une région équivalente à la France et au Royaume-Uni combinés.
Ensemble, les lacs Érié, Ontario, Huron, Supérieur et Michigan forment la plus grande source d’eau douce aisément disponible au monde, soit environ vingt pour cent des réserves totales de la planète.
Les Grands Lacs «ont été étudiés, échantillonnés, analysés, examinés par les chercheurs des 15 universités et 8 administrations publiques relevant des sept États américains et de la province canadienne qui bordent leurs rives».
Wayne Grady a passé en revue toutes les recherches publiées dans des revues scientifiques, des essais, des monographies et sur la Toile. Il nous explique, par exemple, que Champlain croyait naviguer dans l’océan Pacifique alors qu’il était bercé par les vagues du lac Huron (qu’il baptisa «mer douce»).