Madère, l’île du printemps éternel

Madère
Pico Areiro à Madère. Photos: Aurélie Resch
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Publié 23/10/2022 par Aurélie Resch

Il existe dans l’Atlantique, au large de la côte nord-ouest africaine, une île où la douceur de vivre s’installe toute l’année et où la végétation caressée par le soleil offre au visiteur un véritable jardin exotique au beau milieu de l’océan: Madère.

Madère, fait partie des quatre îles d’un archipel portugais portant le même nom. C’est sur ce joyau verdoyant que je pose mon sac pour explorer la diversité d’une nature généreuse et exubérante.

Madère
La côte de Madère.

Un paradis pour les amoureux de la randonnée

C’est avant tout pour randonner que je suis venue à Madère. Je commence par m’élever en grimpant sur le 3e plus haut sommet de l’île, le Pico Ariero qui culmine à 1818 m.

On a ici, l’impression d’être sur le toit du monde, lorsqu’on s’élève au-dessus d’une mer de nuages avec pour paysages des montagnes découpées en arrêtes, des fleurs d’altitude et des roches aux formes étranges.

Lorsque le bleu du ciel déchire la brume, on a une vue spectaculaire sur les côtes nord et sud de l’île et sur les profondes vallées tout autour.

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Une marche exigeante de 4h bonnes heures sur le sentier PR1 permet de rejoindre Pico Ruivo le pic culminant de Madère et offre des panoramas à couper le souffle.

Madère
Pico Areiro.

Jungles et cascades

Je choisis ensuite de descendre m’aventurer dans les vallées tantôt moussues, tantôt véritables jungles, à la recherche de cascades et petits lacs. Mes attentes sont comblées.

En suivant les levadas (fins canaux d’irrigation qui zèbrent l’île), je pénètre dans une végétation luxuriante, comme celle de la Levada do Caldeirao. Ou la forêt de laurier primaire Laurisilva reconnue au patrimoine de l’UNESCO. Et Rabaçal qui abrite les fameuses «25 fontaines».

Randonnée agréable dans le poumon vert de Madère.

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Une cascade.
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Un canal d’irrigation.

Et parce que j’aime aussi contempler l’océan, j’emprunte un autre jour un sentier sur les falaises de la Pointe de Sao Lourenço pour une découverte d’un paysage plus tourmenté et semi-désertique mais ô combien ensorcelant.

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Voir la roche tantôt noire, tantôt rougie plonger dans l’indigo de l’océan est un spectacle rare et précieux.

Plaisir des sens à Madère

Mais l’exploration ne s’arrête pas aux sentiers de randonnée. Elle se poursuit en ville, le long des cultures en étage et des maisons où le spectacle est tout aussi réjouissant.

Jouissant d’un climat subtropical, Madère se pare de couleurs avec des fleurs comme les oiseaux du paradis (emblématiques de l’île), rhododendrons, amaryllis, hortensias, jacarandas que l’on découvre aussi bien dans les jardins, les parcs et la forêt.

Bananes, ananas, grenadilles, fruits de la passion, mangues, avocats égayent les champs et les étalages dans les marchés et régalent les papilles. Arrosée par un ingénieux système de canalisations (les levadas), l’île est un éden pour les amoureux de la nature.

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La flore de Madère.
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Des oiseaux du paradis.

Célèbre jardin botanique

On s’arrête volontiers à Funchal pour goûter des fruits frais que les vendeurs coupent en deux ou pressent en jus de fruit pour vous. Avant de prendre un téléphérique surréaliste qui monte raide en haut de la montagne.

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L’objectif: parcourir le célèbre jardin botanique qui déploie pas moins de 2000 plantes exotiques sur 35 000 m2. En mars-avril il est particulièrement fleuri et de toute beauté.

Enfin parce que la mer attire tout voyageur, je prends place dans un petit bateau rapide pour une expédition à la rencontre des cétacés.

On peut en effet voir et nager quelques brasses avec les dauphins au large de l’ile. Les voir évoluer avec grâce et agilité dans leur environnement est un véritable privilège.

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Le jardin botanique.
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Des cactus.

Étonnante culture britannique et portugaise

Madère est aussi un étonnant mélange de cultures britannique et portugaise.

Les explorateurs et grands marchands portugais jetèrent leur dévolu sur Madère, tant pour ses richesses naturelles que pour sa position stratégique sur la route transatlantique. Les Britanniques furent aussi subjugués par «l’île du printemps éternel» et vinrent s’y installer pour y passer leur hiver au soleil.

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Ils y construisirent des manoirs élégants transformés en hôtels de luxe, comme le Reid’s Palace. Et ils arrangèrent leur jardin «à l’anglaise», ce que l’on peut encore admirer aujourd’hui.

Madère
Un bananier.

Cet héritage britannique côtoie nonchalamment, sans la dénaturer, une culture portugaise revendiquant des façades décorées d’Azulejos.

Elle transforme des demeures seigneuriales (quintas) en hôtels nichés au creux de jardins magnifiques.

Elle pave élégamment ses rues de galets (calades).

Et elle garde dans son folklore ses célèbres maisons au toit pointu de chaume.

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Madère
Maison traditionnelle et emblématique de Madère.

Contemplation

Si j’apprécie l’animation de Funchal le jour, je laisse la nuit aux fêtards pour me replier sur les hauteurs dans une quinta qui surplombe la mer et accroche le plumeau de ses palmiers aux étoiles.

Je m’abandonne en silence à la contemplation de la lune qui se reflète sur les vagues au loin.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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