La variole du singe peut-elle être contrôlée?

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Éruptions cutanées sur les mains d’une personne atteinte de la maladie au Congo. Photo: CDC
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Publié 05/07/2022 par Agence Science-Presse

Il avait été suggéré à la mi-juin que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) allait peut-être déclencher son plus haut niveau d’alerte pour l’épidémie de variole du singe. Le 25 juin, la décision était reportée.

Mais même si ce niveau d’alerte était déclenché, cela permettrait-il de contrôler l’épidémie?

D’emblée, une partie de la réponse est «non», puisque l’OMS avait décrété ce plus haut niveau d’alerte —baptisé «urgence de santé publique de portée internationale» — le 30 janvier 2020 à propos de la covid… Ce qui n’a pas empêché l’épidémie de devenir la plus grave crise sanitaire du genre depuis la grippe espagnole.

Réaction rapide

En fait, l’alerte de l’OMS n’a pas empêché la grande majorité des pays d’attendre mars 2020 avant de commencer à réagir. L’alerte en question oblige tout au plus les pays à partager avec l’OMS leurs données sur les cas et recommande une marche à suivre.

Mais même une réaction rapide aujourd’hui, pourrait-elle contrôler cette épidémie? La différence avec la covid est que cette variole est moins contagieuse. Et que les vaccins disponibles donnent vraisemblablement une immunité à long terme.

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En théorie donc, contrôler la dispersion du virus serait plus facile.

Depistage et traçage des contacts

À l’inverse toutefois, il faudrait, pour être sûr de la contrôler, faire assez de dépistage et de traçage des contacts. Ne serait-ce qu’en vue de ce qu’on appelle une vaccination en anneau, ciblée en fonction des contacts des personnes infectées… Et peu de pays s’y sont mis jusqu’ici.

Rien qu’aux États-Unis, la conviction se répand, chez les experts, que l’épidémie est beaucoup plus répandue que ce que disent les chiffres officiels.

«Le dépistage est consternant», titrait le 25 juin un reportage de la radio publique NPR. «Pour plusieurs des cas confirmés, les autorités de la santé ne savent pas comment la personne a eu le virus. Ceux infectés n’ont pas voyagé ou été en contact avec une autre personne infectée. Cela signifie que le virus se répand dans certaines communautés et villes, de manière énigmatique.»

Aucun décès de la variole du singe

La plupart des cas, il faut le rappeler, sont par contre bénins. Aucun décès n’avait été rapporté en Europe ou en Amérique du nord en date du 26 juin.

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Sachant qu’on évoquait il y a deux mois un taux de décès de 3%, c’est une nouvelle rassurante. Ce taux était ce qu’on observait dans les 11 seuls pays, tous africains, où le virus était jusqu’ici endémique. Et ces décès se produisaient surtout chez de jeunes enfants, rappelait en mai une revue des études sur la question.

Mais ça n’explique pas pourquoi l’actuelle «éclosion» de variole du singe est beaucoup plus grosse que toutes les précédentes.

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