De l’aide pour l’examen de citoyenneté au Centre francophone

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Une future Canadienne prête serment. Les cérémonies ont désormais lieu virtuellement. (Photo : Facebook d'IRCC).
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Publié 18/02/2022 par Clément Lechat

Savez-vous qui a fondé Winnipeg? Bien sûr que non. Cette question étonnante ne s’adresse pas à des étudiants en histoire, mais bien à des candidats à l’examen de citoyenneté canadienne.

Des solutions existent pour celles et ceux qui n’y connaissent par grand-chose aux affaires politiques ou à l’histoire. Au Centre francophone du Grand Toronto (CFGT) on organise depuis 2011 des ateliers de préparation en groupe et en individuel.

Histoire, géographie, institutions, droits et responsabilités… Tous les thèmes importants de l’examen y sont passés au crible.

Examen ardu

En 30 minutes, les candidats doivent donner 15 bonnes réponses sur 20 pour obtenir le précieux sésame. «J’y ai passé 5 minutes», se remémore Garo Jomoian, qui a finalement trouvé la bonne réponse: en 1738, le Sieur de la Vérendrye fonda Fort Rouge, l’ancêtre de Winnipeg.

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Garo Jomoian.

Syrien d’origine arménienne, le jeune homme est arrivé seul à Toronto en février 2015 à l’âge de 19 ans. «C’était une folie», confie-t-il.

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Quatre ans plus tard, il dépose en français sa demande de naturalisation. Après deux ans d’attente à cause de la pandémie, contre un an en moyenne, il était plus qu’impatient d’être enfin invité à franchir cette dernière étape vers l’obtention de la citoyenneté.

«Je trouve que c’était un petit peu difficile», commente l’étudiant au Collège Glendon de l’Université York, qui a préparé l’examen seul. Heureusement, il a pu s’appuyer sur ses cours sur la citoyenneté et la politique canadiennes.

Le manoir Glendon, au centre du campus bilingue de l’Université York, à l’angle de Bayview et Lawrence.

«Compte tenu que j’étudiais la politique, je me suis senti à l’aise. Mais pour les gens qui ne sont pas du tout intéressés par la politique…»

Même un Canadien né au Canada pourrait-il échouer à l’examen? «Sûr et certain», affirme sans détour Garo. En 2019, seulement 12% des Canadiens l’auraient réussi s’ils l’avaient passé, selon un sondage de Forum Research.

À peine 19% pouvaient correctement identifier le chef d’État du Canada, Sa Majesté la reine Elizabeth II.

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Découvrir le Canada

Pour les candidats en provenance de pays aux systèmes politiques et institutionnels différents, le Canada peut avoir l’air déroutant aux premiers abords. Comme pour Christian Lendo, arrivé de la République Démocratique du Congo en 2009.

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Christian Lendo.

Il a rejoint la classe de Seydou Boureima au Centre francophone en mai 2021. Il a décroché la citoyenneté haut la main après 5 cours en obtenant 20/20 à son test de citoyenneté!

«On connaît peut-être la géographie du Canada, mais il y a beaucoup de choses que vous ne saurez pas, surtout sur l’histoire. L’atelier vous donne un focus du sujet», raconte-t-il.

Inaugurés il y a plus de 10 ans sous la forme d’un projet pilote financé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), les ateliers de Seydou Boureima accueillent depuis lors 15 à 30 élèves par session.

L’objectif: accompagner les futurs candidats à travers le guide Découvrir le Canada: Les droits et responsabilités liés à la citoyenneté. Depuis 2009, il s’agit de l’ouvrage de référence pour se préparer à l’examen.

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Huit ateliers sont organisés chaque année les samedis entre 10h et 11h30. Les critères d’éligibilité sont larges. Tout le monde est le bienvenu, même ceux qui n’ont pas encore commencé leur procédure de naturalisation. Il suffit de simplement vouloir en apprendre davantage sur le Canada.

Le prochain atelier aura lieu le 26 février. L’inscription s’effectue par courriel: [email protected].

Des visites au programme

Les ateliers se veulent interactifs et commencent souvent par une petite leçon de géographie pour «avoir un feedback des gens et savoir s’ils connaissent le Canada, ses provinces et ses territoires», indique Seydou Boureima, organisateur et responsable de l’engagement civique au CFGT.

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Seydou Boureima.

Il parcourt ensuite l’histoire du Canada et de ses peuples fondateurs, son gouvernement et assemblées, ses sports nationaux et bien d’autres sujets. Tout au long de l’atelier il propose des simulations de tests et pose des questions à ses élèves.

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«C’est friendly, les gens sont ouverts, on discute entre nous, et parfois on rigole. On apprend ensemble. C’est ça l’objectif.»

Parmi ces huit ateliers annuels, deux sont habituellement jumelés avec des sorties pour partir à la rencontre de lieux emblématiques des institutions canadiennes.

«Avec la pandémie, les sorties sont virtuelles et nous avons pu visiter l’Assemblée législative de l’Ontario, la Cour suprême du Canada et la résidence et lieu de travail de la gouverneure générale du Canada», explique Seydou Boureima.

Queen's Park
L’édifice de l’Assemblée législative de l’Ontario à Toronto.

Avec sa technique, Seydou Boureima assure que les résultats sont au rendez-vous. «Les chiffres sont au-dessus de l’objectif. Depuis que je suis sur ce poste, je n’ai pas eu moins de 5 personnes qui n’ont pas réussi leur test.»

En cas d’échec à la première tentative, les candidats reçoivent une deuxième chance après 1 à 2 mois d’attente. En dernier recours, ils sont invités à s’entretenir avec un commissaire d’immigration pour un troisième et ultime test à l’oral.

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Accompagnement personnalisé

Le CFGT propose aussi des moments d’échange individuel avec Seydou Boureima. L’idée est de permettre aux candidats de connaître leurs forces et leurs faiblesses à l’approche de l’examen pour savoir où mettre la barre lors de la dernière ligne droite.

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Le logo du CFGT.

Pour les candidats qui ont déjà reçu leur convocation, il suffit d’envoyer un courriel à l’organisateur pour obtenir un entretien en face à face.

En s’investissant auprès des futurs Canadiens, Seydou Boureima souhaite «renvoyer l’ascenseur».

«J’ai eu la chance de faire tous ces processus lorsque je faisais ma demande. Aujourd’hui je suis fier de recevoir leurs remerciements», raconte-t-il.

Lui-même Canadien depuis 2018, il aime raconter son propre cheminement vers la citoyenneté à ses élèves. Il invite régulièrement les «anciens» à venir partager leur expérience lors des ateliers de groupe.

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Découvrir le Canada: Les droits et responsabilités liés à la citoyenneté.

Pour s’entraîner efficacement, Seydou Boureima recommande la lecture et relecture des 68 pages du guide en parallèle des cours. Il est disponible en ligne en format PDF, gros caractères, braille et audio MP3. Il est aussi possible de commander gratuitement une version papier.

Rien ne sert non plus d’attendre l’invitation à se présenter à l’examen pour commencer à se préparer.

«C’est sûr que les questions sont un peu difficiles, mais tout se fait dans la préparation. Le jour où les personnes envoient leur demande de citoyenneté, ça leur prend au maximum un an pour se préparer», insiste l’organisateur.

La citoyenneté de A à Z

En plus de ces ateliers en groupe et individuels, le Centre francophone dispose d’autres ressources pour aider les aspirants Canadiens.

Comme Christian Lendo, ils peuvent obtenir l’assistance du service orientation pour remplir leurs formulaires administratifs et s’assurer qu’aucune pièce ne manque à leur dossier.

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CFGT,
Aïssa Nauthoo.

De son côté, le service juridique partage gratuitement ses conseils. «Dans des cas de refus liés à la criminalité, aux fausses déclarations, à la fraude…», indique Aïssa Nauthoo, directrice du service.

Dans ces situations litigieuses avec IRCC, «nous pouvons accompagner certaines personnes avec une demande de contrôle judiciaire à la Cour fédérale, lors d’un rejet de leur demande de citoyenneté», ajoute-t-elle.

Enfin, si des demandeurs souhaitent être dispensés, pour des raisons médicales, de tests de citoyenneté ou de compétences linguistiques, le service peut les aider.

Vers la cérémonie

Dans les trois mois suivant la réussite à l’examen, les futurs Canadiens reçoivent une lettre les conviant à une cérémonie où ils prêteront serment et chanteront l’hymne, en anglais ou en français.

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Le serment de citoyenneté. Capture d’écran: IRCC.

«C’est un moment très spécial quand tu chantes pour la première fois en tant que Canadien. C’est une fierté, un privilège», se rappelle Garo Jomoian.

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Une fierté «d’être francophone», et de l’identité canadienne. «Preuve pour le monde entier que malgré nos différences on peut vivre ensemble», explique-t-il.

Les armoiries du Collège Glendon.

Cette cérémonie a d’ailleurs récemment évolué, indique Marc-André Gagnon, professeur à Glendon, où il donne le cours «la citoyenneté et l’immigration au Canada».

«Depuis juin 2021, le serment de citoyenneté du Canada reconnaît maintenant les droits des Premières Nations, des Inuits et des Métis», souligne-t-il. Mais le gouvernement fédéral pourrait aller plus loin en modifiant le guide Découvrir le Canada.

«Un nouveau guide d’étude serait aussi en préparation afin de répondre à certaines recommandations de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, mais aussi pour faire plus de place à l’histoire sociale. Mais peu de détails ont été révélés».

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