Retour sur le Sommet Afrique-France 2021

Ce mois-ci j’ai eu la chance d’avoir été invité au Sommet Afrique-France 2021 en tant que conférencier. L’événement, qui s’est tenu à Montpellier le 8 octobre 2021 a rassemblé près de 3000 personnes.

La rencontre a été pour moi l’occasion de rencontrer le président français, Emmanuel Macron, et d’échanger avec les entrepreneurs africains, les jeunes, les acteurs de la société civile. Au programme: l’entrepreneuriat et l’innovation; la culture; la recherche et l’enseignement supérieur; l’engagement citoyen, la liberté d’expression, et le sport.

Invité par Digital-Africa, organisme partenaire du Sommet Afrique-France, je me suis brièvement entretenu avec le président Macron sur l’importance de l’éducation et de l’entrepreneuriat en ligne pour le rayonnement économique de l’Afrique et du monde francophone en général.

J’ai aussi expliqué que les Franco-Ontariens avaient un rôle crucial à jouer dans ce rayonnement économique francophone, car personne mieux qu’eux pouvaient économiquement connecter l’Amérique du Nord, à l’Europe, à l’Afrique.

Le rôle des Franco-Ontariens en Afrique et en Europe

Les Franco-Ontariens sont tout d’abord pluriels. En effet, nous venons tous de quelque part. Nous sommes Canadiens, Africains, Européens. Mon cas est un bon exemple, j’ai aujourd’hui un passeport canadien, français et tunisien. Je peux donc prétendre à exercer dans ces trois pays de ces trois continents.

– Nous sommes bilingues. Il va de soi que l’anglais reste la langue des affaires et qu’en tant que Franco-ontariens, nous comprenons mieux les subtilités du monde des affaires anglophones.

Le dynamisme économique des pays anglophones étant incontestable, les Franco-Ontariens sont très bien placés pour connecter le monde francophone au monde anglophone.

– Nous sommes multiculturels. Alors que le monde francophone a du mal à diversifier ses relations commerciales avec le reste du monde anglophone, les francophones canadiens donnent un accès direct à l’Amérique du Nord, à l’Afrique anglophone, au Proche/Moyen-Orient.

Grâce à notre complexité culturelle, nous sommes plus à même de comprendre les autres, leurs besoins, et ainsi y répondre. Cette empathie culturelle est aujourd’hui à la base de l’innovation et d’une méthodologie mondialement connue: le Design Thinking.

Éjaculation précoce

Invité à parler d’entrepreneuriat, j’en ai aussi profité pour mettre les points sur les i concernant cette obsession constante de la Silicon Valley.

Au risque de choquer quelques investisseurs dans la salle comble, j’ai expliqué que «this Silicon Valley premature ejaculation doesn’t work in Africa». Pour être sûr que le message était clair, je l’ai répété en français: «cette éjaculation précoce de la Silicon Valley ne marchera pas en Afrique».

Je m’explique…

On parle trop souvent des réussites issues de la Silicon Valley, et pas assez des innombrables échecs. S’il est vrai que la Silicon Valley a toujours témoigné d’un dynamisme entrepreneurial, il faut distinguer entrepreneuriat rapide et précipitation.

Les opportunités d’affaires en Afrique sont immenses. Des milliers de jeunes entrepreneurs y feront fortune dans les années à venir.

Mais l’Afrique témoigne aussi de défis lourds et profonds. Nous ne pouvons pas approcher ces défis avec la même précipitation qu’implique la création d’une application de livraison de nourriture à domicile.

Apporter des solutions globales à des maux globaux

Éducation, médecine, climat sont les secteurs qui connaîtront un essor incomparable dans les prochaines années.

Il faut donc que les entrepreneurs et investisseurs s’inscrivent dans la durée pour tacler ces maux globaux et laisser de côté le principe de base de l’entrepreneuriat rapide: Fail Fast and Cheap. Qu’on peut traduite pas: trouvez rapidement ce qui ne marche pas avant d’avoir trop investi.

Pour remédier à ces maux globaux, il va falloir des solutions globales. Et par conséquent s’inscrire dans la durée avec courage et sincérité. Ceux qui s’inscrivent dans cette dynamique et réussissent connaîtront une fortune remarquable.

Je reviens donc sur l’importance et l’urgence de créer plusieurs incubateurs d’affaires pour les Franco-Ontariens, ainsi qu’un fonds de capital de risque franco-ontarien. À suivre…