«On devrait tous pouvoir se rejoindre autour d’une œuvre d’art», estime Gaëtane Verna, qui dirige depuis 2012 la galerie Power Plant, à Harbourfront, le secteur riverain du centre-ville de Toronto.
Cette galerie publique canadienne sans collection est consacrée à l’art contemporain. «Même si on ne vient pas du même pays ou qu’on n’est pas de la même race, la multidisciplinarité de la race humaine nous lie tous les uns aux autres.»
Diplômée en histoire de l’art et en gestion, Gaëtane Verna a un travail qui consiste principalement à aller à la rencontre d’artistes et de partager avec le public le travail de ceux qui «touchent une corde sensible».
La tête monumentale d’un homme noir
En visite chez des amis à Londres, il y a un certain temps, celle-ci n’aurait jamais imaginé que son éblouissement face à une œuvre mènerait à une exposition qui prendrait tout son sens pendant les années à venir.
«J’entre dans l’appartement, et il y a une sculpture, montée sur un piédestal en marbre. C’est une grande tête en bronze avec patine en aluminium. Et c’est le portrait d’un homme noir, mais conçu de manière monumentale, comme une sculpture gréco-romaine. Elle était tellement grosse que j’aurais pu l’embrasser. Quand je le regardais, j’avais l’impression que lui aussi me transperçait de son regard.»