Présenté au festival Hot Docs 2008 (du 17 au 27 avril à Toronto), le film Le dernier continent est à ce jour la plus grande expédition de Jean Lemire. Mais c’est aussi peut-être la dernière aventure pour bon nombre d’espèces de l’Antarctique. Le célèbre biologiste-réalisateur et ses camarades ont embarqué pour 430 jours sur le socle glacé de la planète, pour lui prendre le pouls.
Au final, des images grandioses, une épopée humaine dans les glaces un peu trop présente, et un hiver pas si froid. Les glaciers fondent presque à vue d’œil et l’écosystème millénaire se dérègle complètement. Le cycle de la vie montre sur grand écran qu’il n’est pas éternel et qu’il a besoin de plus de temps pour s’adapter. Mais il est peut-être déjà trop tard. Une plongée dans l’Antarctique qui fait froid dans le dos.
Jean Lemire, pour l’instant établi au Canada, nous parle de son film, de ses impressions et de l’avenir de la planète. L’esprit rafraîchi par le pôle, il évoque son retour au Canada et pose un regard distant sur notre société. Après avoir voyagé en Arctique puis en Antarctique, il pense déjà repartir, caméra sur les pôles.
De longs mois après le tournage du film Le dernier continent, que vous reste-t-il de cette aventure, le chapitre s’est-il clos ou vit-il encore en vous?
On n’a toujours pas l’impression d’être rentré. Au contact d’une Nature aussi grandiose et aussi inspirante, on change beaucoup, on revient transformé. Ceux qui étaient rentrés avant avec le brise-glace ont déjà l’impression d’être revenus, mais pour ceux qui sont restés 430 jours, il reste encore beaucoup de travail à faire.