Éloigner les ratons laveurs: plus facile à dire qu’à faire

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Une famille de ratons laveurs sur le toit d'un balcon. Il y en aurait 100 000 à Toronto, s'activant surtout les nuits d'été et dormant l'hiver. Photo: Nathalie Prézeau
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Publié 29/06/2021 par François Bergeron

Les Torontois sont les experts mondiaux des ratons laveurs, avec qui ils partagent leurs cabanons de jardins, entretoits de balcons, espaces sous les patios, quand ce n’est pas certains murs de leurs maisons. Éloigner les ratons laveurs n’est pas facile, mais tout propriétaire déterminé y arrivera.

100 000 de ces animaux (de la famille des ours) vivraient dans la métropole ontarienne, s’activant surtout les nuits d’été, voyageant dans la canopée urbaine, attaquant nos poubelles, construisant leurs abris et y disparaissant l’hiver pour dormir.

La compagnie aérienne Porter a fait du raton laveur sa mascotte, et il inspire de nombreux artistes locaux.

La Ville recommande de leur faire la vie dure

Il est illégal de les tuer… mais pas de les disperser au boyau d’arrosage. La Ville recommande de leur rendre la vie misérable en suspendant du tissu imbibé d’ammoniaque près de leur cachette. Ou en éclairant leur endroit d’une lumière vive. Ou en faisant jouer de la radio parlée!

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Par contre, on ne doit pas tenter de les enfumer. D’abord parce qu’ils pourraient en mourir. Ensuite pour éviter de déclencher un incendie.

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Les ratons laveurs sont des animaux curieux. Photo: Nathalie Prézeau

Les ratons laveurs et nos animaux domestiques

Évidemment il ne faut pas les nourrir ou s’en approcher, même des petits qui ont l’air si mignons. Ils peuvent mordre ou griffer, et transmettre des maladies.

Mais, généralement, ce sont eux qui ont peur de nous.

Pour les mêmes raisons, il faut aussi surveiller leur interaction avec nos animaux domestiques. Les histoires abondent de ratons laveurs entrant dans les maisons par la porte du chat, ou mangeant des lapins dans une cage à l’extérieur qui avait été mal fermée. (OK c’est moi qui avait oublié de la fermer, mais ça peut arriver à n’importe qui…)

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Une image, copiée ici et là en bordure de trottoirs de Toronto, suggère aux gens de ne pas s’approcher des ratons laveurs. Photo: Nathalie Prézeau

Tôle ondulée, planches, grillage…

La plupart des propriétaires de maisons ou d’édifices prennent divers moyens pour les empêcher de revenir.

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La tôle ondulée est le matériau par excellence pour bloquer leurs accès potentiels. Des planches solidement clouées ou vissées feront aussi l’affaire.

Ainsi que du grillage métallique, qu’on fera descendre à 15 ou 30 cm sous le niveau du sol, pour les dissuader de creuser et passer sous un patio ou une clôture.

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Les ratons laveurs peuvent causer des dégâts aux propriétés. Photo: Nathalie Prézeau
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De la tôle ondulée pour empêcher les ratons laveurs de s’introduire dans les murs. Photo: François Bergeron

Sécuriser les poubelles

Il est aussi recommandé d’attacher ou de protéger les poubelles, surtout la verte qui contient les déchets organiques que les ratons laveurs sentent à des lieues à la ronde.

On rapporte d’ailleurs que la population de ratons laveurs a explosé en 2002 quand la Ville de Toronto a institué le programme des poubelles vertes. Celles-ci ne possédaient alors qu’un fermoir que ces créatures intelligentes ont rapidement appris à relever.

Depuis 2016, les poubelles vertes de Toronto sont équipées d’un meilleur fermoir. Mais les ratons laveurs savent qu’en jetant la poubelle au sol, son couvercle peut s’entrouvrir et une partie de son contenu se répandre autour.

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Un truc: coincer la poubelle verte entre les deux autres poubelles pour empêcher les ratons laveurs d’essayer d’ouvrir le couvercle ou de la jeter au sol. Photo: François Bergeron
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Un tendeur pour maintenir le couvercle de la poubelle fermé. Photo: François Bergeron

Pas d’accommodements raisonnables

Plusieurs entreprises sont spécialisées dans l’éviction des ratons laveurs, écureuils et autres bestioles du genre, moyennant quelques centaines de dollars ou plus, selon la gravité du problème.

Il est d’ailleurs illégal de s’accommoder de la présence de ratons laveurs et de les laisser squatter une partie de votre propriété. Des inspecteurs de la Ville vous en avertiront s’ils aperçoivent un animal se réfugier chez vous.

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Les ratons laveurs se promènent parfois en plein jour. Photo: Nathalie Prézeau
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Un voisin inquisiteur. Photo: Nathalie Prézeau

Relation amour-haine avec les ratons laveurs

Les Torontois entretiennent donc une relation amour-haine avec les ratons laveurs, opossums, taupes et moufettes du quartier.

On s’émerveillera cependant d’apercevoir des éperviers ou des chauves-souris dans nos arbres, ainsi que des renards ou des coyotes passer furtivement dans nos parcs.

La nature sauvage n’est jamais bien loin, même au centre-ville.

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Le raton laveur de l’artiste Jarus au Stackt Market de Toronto. Photo: Nathalie Prézeau
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Une oeuvre de l’artiste Ted dans une ruelle de Toronto. Photo: Nathalie Prézeau
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La raton laveur torontois inspire la mode.
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Le raton laveur de la compagnie aérienne torontoise Porter.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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