«Notant que la pomme de terre est un aliment de base pour toute la population mondiale et souhaitant appeler l’attention de la communauté internationale sur le fait que la pomme de terre peut contribuer largement à assurer la sécurité alimentaire et à atténuer la pauvreté», la Conférence de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) demandait le 25 novembre 2005 que l’ONU déclare l’année 2008 Année internationale de la pomme de terre. Et le 22 décembre 2005, l’Assemblée générale de l’ONU donnait suite à cette recommandation.
La pomme de terre est la quatrième culture vivrière du monde, après le maïs, le blé et le riz. Riche en glucides, elle a la plus haute teneur en protéines de toute la famille des racines et tubercules. Elle est également très riche en vitamine C et offre un cinquième des apports quotidiens recommandés de potassium. Elle produit davantage de nourriture nutritive sur moins de terres et dans des climats plus rudes que toute autre grande culture – 85 % de la plante est humainement comestible, contre environ 50 % pour les céréales.
Cette année est donc l’occasion de la faire découvrir aux plus jeunes. L’aventure de la pomme de terre, un petit livre d’une trentaine de pages, merveilleusement illustré, publié par les éditions Gallimard à un prix modique, dans la collection Découverte Benjamin, qui s’adresse «aux enfants qui lisent tout seuls», peut aider parents et enseignants à le faire. On y trouve même des recettes simples, l’amusante patatogravure et un résumé de l’histoire de ce tubercule.
Et c’est au Pérou, qui avait proposé la résolution onusienne, que la culture de la pomme de terre a commencé il y a «8 000 à 10 000 ans», selon Carlos Ochoa du Centro Internacional de la Papa (CIP), situé à Lima. On en a trouvé trace sur des poteries vieilles de quelques milliers d’années. Sa culture s’est progressivement étendue dans le nord de l’Amérique latine actuelle, sous le nom de «papa», toujours utilisé.
Au XVIe siècle, les conquistadors espagnols qui ont dévasté et dépouillé ces régions, y ont trouvé de nombreux trésors mais aussi des richesses agricoles: cacao, maïs, haricots, lupins, tomates, courges, coton, tabac et la papa, mais bien après l’arrivée de Christophe Colomb, parce que cette dernière plante poussait en haute altitude, dans les Andes. Pedro de Cieza de León mentionne dans son livre, Crónica del Perú, publié à Séville en 1553, que les Espagnols ont vu des papas pour la première fois en 1537.