Pauvres de nous, frères humains. Perdus dans nos contradictions, engoncés dans nos préjugés, embourbés dans nos rêves d’enfants, nous ne sommes pas toujours très dignes de la tâche que nous nous assignons: être plus malin que les autres, moins conventionnel, moins… médiocre.
La pièce d’Évelyne de la Chenelière aurait pu être amère, elle ne l’est pas, au contraire! Elle nous révèle une poignée de personnages qui nous ressemblent, dans leurs faiblesses, leurs contradictions et leurs rêves.
Présentée en avant-première le 13 février dernier, la pièce Des Fraises en janvier a certainement touché une corde sensible chez le public. Malgré un début un peu lent – dû au texte, à l’interprétation ou au rodage inévitable qu’est une avant-première? – la pièce a rapidement trouvé son rythme, un rythme enlevé où l’on se donne la réplique du tac au tac, passant subitement du rire aux larmes.
Quelques scènes après le «lever de rideau», les quatre acteurs (Patricia Marceau, Djennie Laguerre, Manuel Verreydt et Michel Séguin) se sont donc finalement approprié la pièce, quittant leur peau de simples personnages pour devenir réellement Sophie, Léa, Robert et François.
Chacun poursuit un idéal (de femme, d’homme, de couple) et rejette les conventions, les traditions (l’engagement, le mariage, la grande famille). L’humain est volontiers prompt à la critique, prompt à dénoncer la médiocrité et les faiblesses d’autrui sans voir que lui-même ressemble fort à ceux qu’il dénonce.