Le trajet pour se rendre à Livingston est en soi une aventure qui vaut le coup. Dans les eaux de la rivière Rio Dulce, on voit le reflet d’une jungle épaisse et mystérieuse. En route, on y croise des réserves d’oiseaux, des pêcheurs dans leur microchaloupe tentant leur chance à l’hameçon et des enfants s’amusant dans l’eau. À mi-chemin, un petit arrêt est de mise. Des sources d’eau chaude naturelles, situées tout près des berges, nous permettent non seulement de nous détendre, mais également d’apprécier le chant des oiseaux et de saluer les voiliers venant des quatre coins du monde, qui lentement, font également le trajet jusqu’à Livingston.
Ce village, situé au nord-est de la capitale, est non loin des côtes du Belize. En raison de sa location géographique sur le bout d’une péninsule, Livingston est seulement accessible par bateau. Ce fut longtemps le seul port du Guatémala avec accès sur la mer des Caraïbes, mais depuis le développement du port d’un petit village non loin accessible par la terre, le port de Livingston a perdu de son importance.
Livingston rayonne par sa diversité où Mayas, Indiens, Latinos et Garifunas se partagent les rues. Ce sont les Garifunas qui donnent à Livingston la couleur, la chaleur et la saveur du village.
L’histoire des Garifunas est unique. En 1635, des bateaux espagnols en route vers leurs colonies, ayant à bord des esclaves principalement de l’Afrique de l’Ouest, coulèrent près des côtes de Saint-Vincent. Les passagers se réfugièrent donc sur l’île et adaptèrent leur style de vie à celui des habitants, créant ainsi une nouvelle langue et développant une nouvelle identité.
Tout allait pour le mieux sur l’île et l’arrivée de colonisateurs français vers la fin du XVIIe siècle ne leur causa aucun souci. Ce n’est que plus tard, avec l’arrivée des Anglais désirant prendre le contrôle de l’île, que les conflits commencèrent. Les Garifunas tentèrent en vain de tenir tête aux Anglais, qui finalement gagnèrent le contrôle de l’île.