J’ai dû argumenter pendant plusieurs longues minutes avec une de mes amies pour lui prouver qu’on ne disait pas «cahier à colorer» mais bien «cahier à colorier». Elle était convaincue que les deux se disaient. Moi, j’étais convaincu qu’un enfant fait du coloriage. Dans un cahier à colorier. Et je n’allais pas lâcher prise!
Il m’arrive rarement de m’emporter pour des questions linguistiques, mais je voulais tellement que sa fille de cinq ans connaisse tout de suite le terme correct. Et je pense bien qu’à la voir suivre avec attention la séance d’«obstinage» amical et plutôt rigolo – qu’on se rassure – que j’ai eue avec sa maman, elle va le retenir…
C’est normal que les verbes «colorer» et «colorier» nous confondent. Ce sont des paronymes. Il y a plusieurs exemples, dans notre surprenante langue française, de paronymes. Et ils sont plus confondants les uns que les autres!
Un paronyme, nous dit l’Office québécois de la langue française, est un mot dont la prononciation et l’orthographe ressemblent à celles d’un autre mot, mais dont le sens diffère.
On appelle «paronymie» cette ressemblance formelle entre deux mots qui, bien souvent, est une source d’erreurs. Dans le cas de «colorer» et de «colorier», il est évident que ce sont deux mots de même famille, issus du nom «couleur». Mais ils ont bel et bien des sens différents.