Jeudi dernier, dans le cadre des Jeudis littéraires de l’Alliance française, Alain Baudot a dévoilé au large auditoire présent une conférence sur le Faust de Gounod.
Rappelons que c’est Faust de Goethe, traduit par Gérard de Nerval, qui a abouti à l’opéra de Charles Gounod. Cet opéra, un des plus joués jusqu’à la première guerre mondiale, a pratiquement disparu du répertoire jusqu’à récemment. Nombre de ses airs étaient connus de personnes n’ayant pourtant jamais mis les pieds à l’opéra.
Initialement intitulée Littérature et opéra, la conférence s’est donc concentrée sur Faust. Pourquoi ce choix? «Parmi tous les opéras issus de romans ou de nouvelles – Carmen, Orphée, Don Juan, le Barbier de Séville, etc. – Faust est un des plus méconnus désormais, explique Alain Baudot. Par ailleurs, cet opéra, très éloigné du texte original, recèle plusieurs bijoux qui le rendent bien plus intéressant que le livre.»
Ces bijoux sont nombreux et le professeur du cours «Opéra et Histoire», donné à Glendon, a pris plaisir à les révéler à un public attentif. Mais ces bijoux sont aussi discrets: «Le plus beau dans cet opéra, ce n’est pas forcément ces airs que l’on connaît par coeur mais de courts passages, des transitions, quelques mesures.»
Premier bijou: dès l’ouverture, une gamme montante égrenée, emblématique de ce que Gounod a souhaité montrer, une montée vers le ciel du personnage de Marguerite, depuis les profondeurs. Autre surprise, quelques notes d’un célèbre chant de Noël, subrepticement intégrées dans un air fameux, et sonnant comme un sacrilège dans le bouche du diabolique Méphistophélès.