Ces derniers mois, les projecteurs ont été braqués plus qu’à l’habitude sur les gestes de violence contre la communauté noire. Et une question a refait surface: si ces événements s’expliquent par la présence de stéréotypes inconscients dans la population, est-ce que l’étude de notre cerveau pourrait permettre de les mesurer, voire de les combattre?
Notre cerveau catégorise et trie une quantité importante d’informations sans même y porter attention, rappelle l’auteure Pragya Agarwal dans un article du New Scientist. Cette habileté est utile lorsque nous sommes pressés, fatigués ou distraits, mais devient problématique lorsqu’elle est basée sur de fausses informations.
Pensées inconscientes
Étudier les pensées inconscientes est toutefois difficile. Certaines personnes sont réticentes à exprimer leur opinion si elle est impopulaire. De plus, ces croyances sont parfois bien cachées dans les profondeurs du cerveau, au point où elle peuvent être présentes à l’insu de la personne.
En 1955, des chercheurs de l’Université Harvard ont mis au point le Test d’association implicite (TAI) dans le but de mesurer à quel point une personne préfère inconsciemment les membres de son groupe ethnique. Il est basé sur la rapidité à catégoriser différents concepts.
Depuis sa création, le TAI a été utilisé pour mieux comprendre l’effet des biais inconscients sur certains phénomènes sociaux. Par exemple, en 2018, une étude montrait que dans les régions des États-Unis où la population blanche a un important biais racial, les policiers ont plus fréquemment recours à la force contre les Noirs.