Dans un essai envoûtant intitulé Niagara… la voie qui y mène, Nicole V. Champeau reconstruit l’histoire et la géographie de cet endroit mythique qui, avant d’être la destination touristique qu’on connaît, fut un haut lieu sacré pour les Premières Nations et une cathédrale vivante du patrimoine français.
Les lieux ont porté l’empreinte des Nations Neutres, puis des Iroquois. Il y a 117 variations du toponyme Niagara, qui vont d’Onigara à Saut di Niagara en passant par Ungiara, Yaugree, Nyahgaah, Ny’-Euch-Gau et T-Gah-Sgoh’-So-Wa-Nah, pour n’en nommer que quelques-uns. Chacune évoque une dimension de sacré, de mystère ou de puissance.
Comptes rendus des explorateurs
L’auteure note que les Français nous ont laissé de magnifiques cartes, des comptes rendus, des relations, des mémoires de guerre, des précieuses indications et, plus encore, un ferment d’humanité. Louis Hennepin parle d’une «prodigieuse cascade […] un abyme [qu’on n’ose] regarder qu’en frémissant». Cavelier de la Salle écrit que «les eaux escument et bouillonnent d’une manière affreuse».
Nicole V. Champeau continue en citant intégralement des noms bien connus comme le baron de Lahontan, Xavier de Charlevoix, Chateaubriand et Alexis de Tocqueville. Chacun nous donne rendez-vous dans l’abrupt. Tous nous disent «que moult possibles y sont et que, d’une certaine manière, ils continuent de déjouer les oracles».
Le Fort Niagara
Un chapitre complet est consacré au Fort Niagara et à son commandant Pierre Pouchot. Il entretenait d’excellentes relations avec les Amérindiens et, ce qui est moins connu, était homme de théâtre à ses heures. Il présentait des pièces pour divertir les soldats mobilisés au Fort Niagara.