Ma «guit», mes musiciens et mon Guide de l’Ouest canadien

Justin Lacroix. Photo: Marcel Druwé
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Publié 10/08/2020 par André Magny

Présenté par franconnexion.info et La musique francophone de l’Ouest canadien, voici le Guide du marché du spectacle de l’Ouest canadien, un outil pratique sur l’industrie de la musique pour ceux et celles qui ont envie d’aller chanter en français pour les communautés francophones de l’Ouest. Parce qu’une tournée, ça se prépare.

C’est franconnexion.info qui a contacté Natalie Bernardin pour la préparation du document. L’ancienne directrice de la programmation du Festival du Voyageur de Saint-Boniface et de l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM) a décidé de relever le défi.

La fondatrice d’Amixie Solutions, agence spécialisée dans le service de gérance d’artistes, explique que les pourparlers avec Franconnexion ont commencé en février dernier, avant la pandémie. «On s’est dit qu’il n’y avait pas de bons ou de mauvais moments pour le sortir», dit-elle.

Après tout, les réseaux ne vont pas changer en raison de la CoViD-19, même si, depuis mars, de nouvelles formes de spectacles se sont ajoutées.

Connaître la francophonie de l’Ouest

Le Guide a comme principal objectif de donner aux artistes et aux professionnel.le.s intéressé.e.s par le marché musical de l’Ouest canadien toute l’information utile sur la réalité du territoire qu’ils s’apprêtent à aborder.

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Natalie Bernardin

Concrètement, au fil des pages, on y trouve un portrait de l’Ouest, des conseils sur les médias susceptibles d’être des relayeurs, des infos pour mieux planifier et administrer une tournée et des tas de renseignements sur les marchés francos et anglos de l’Ouest.

Le Guide du marché du spectacle de l’Ouest canadien n’est pas un répertoire d’artistes francophones, mais en revanche, il offre une foule de coordonnées – principalement en annexe – sur les organismes francophones, souvent utiles dans la préparation d’une tournée, que ce soit les conseils jeunesse, les conseils scolaires, les associations ou regroupements de francophones et, bien sûr, les diffuseurs de spectacles.

Dans chaque section, on y retrouve également de petits encadrés. Ce sont des conseils, en lien avec le sujet abordé de la section, de la part des artistes qui ont été sollicités comme collaborateurs et collaboratrices pour la préparation du document.

Laisser la parole aux artistes

Natalie Bernardin a fait appel à neuf artistes afin qu’ils s’adressent directement à leurs confrères et consœurs du monde du spectacle.

Principalement de l’Ouest, quelques «intrus» de l’Ontario comme Yao, Cindy Doire et Kristine St-Pierre ont également été sollicités. «Je suis allée les chercher parce que je connaissais leur parcours», raconte-t-elle. «Il n’y en a pas un qui a dit non!»

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Au contraire, ils ont été très enthousiamés par l’idée, raconte Mme Bernardin. En fait, ils auraient bien aimé, eux, avoir un tel outil lorsqu’ils ont commencé à tourner dans l’Ouest.

Sous le titre «La vérité de…», chacun y va de ses réflexions sur la façon d’aborder une tournée ou une carrière dans l’Ouest. C’est le cas du chanteur folk manitobain Justin Lacroix.

Selon lui, l’écriture de ce texte lui a permis de réfléchir sur son choix de carrière: «Est-ce que je suis sur la bonne piste?» Même s’il admet que faire carrière en français dans l’Ouest, «ce n’est pas toujours le gros lot», Justin Lacroix se rappelle qu’après une tournée de huit mois au Québec, il que le Manitoba était son véritable chez-soi.

Justin Lacroix. Photo: Marcel Druwé

Les besoins des diffuseurs

Pour Jocelyne Baribeau, descendante du célèbre politicien québécois Honoré Mercier, chanter et composer en français, «c’est une façon d’ancrer le français dans ma vie».

La chanteuse country franco-manitobaine donne de nombreux concerts et ateliers scolaires. Elle estime qu’il est important de bien connaître les besoins des diffuseurs «parce que ça varie d’une province à l’autre».

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Celle qui prévoit sortir son prochain album en novembre et qui devrait s’intituler Portraits trouve que «ça fait du bien de créer» par les temps qui courent. Ça compense un peu pour «la belle tournée qui s’en venait», annulée en raison, évidemment, du coronavirus. «En tout cas, on a beaucoup de temps pour lire le Guide!», affirme-t-elle.

Jocelyne Baribeau. Photo: Christel Lanthier

Diversité et jeunesse

L’ouvrage de Natalie Bernardin et de ses collaborateurs montre aussi que la francophonie de l’Ouest est plurielle. Après avoir transplanté une première fois ses racines colombiennes au Saguenay, Christian De La Luna les a retransplantées dans le terreau albertain après l’appel de l’amour.

C’est là qu’il a pris conscience que «la diversité est grande, la culture de l’Ouest jeune». Il lui est arrivé de constater que lors d’un spectacle, seulement 30% des gens présents comprenaient le français ou l’anglais. Pourquoi? Parce qu’ils étaient hispanophones!

Christian De La Luna. Photo: Kiefer Hagen Photography

Planifier sa tournée

D’autre part, il se rappelle que certains grands noms de la scène québécoise se sont déjà présentés «dans des salles qui n’étaient pas pleines». D’où la nécessité du Guide. «Il faut avoir une stratégie pour connecter avec le public», précise-t-il. «Il faut savoir planifier sa tournée.»

Natalie Bernardin est d’avis que dans l’Ouest, l’infrastructure est là, même si ce n’est facile pour personne. Cependant, elle constate que les artistes de l’Ouest «sont de plus en plus fiers, ils font de moins en moins d’excuses pour leur accent».

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Le Guide du marché du spectacle de l’Ouest canadien devrait apporter sa pierre au fait que «les artistes d’ici aient de moins en moins besoin de déménager au Québec», de conclure la spécialiste artistique.

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