Les Éditions du Blé présentent Rossel Vien comme fils natif, oublié, du Québec et fils adoptif, méconnu, du Manitoba où il a vécu sa vie adulte.
Elles viennent tout juste de publier une réédition de son premier recueil de nouvelles, Et fuir encore, paru en 1972 chez Hurtubise HMH, dans la collection «L’Arbre» qui avait accueilli Gabrielle Roy, Anne Hébert, Yves Thériault, Jacques Ferron, Alain Grandbois.
Gilles Delaunière
Rossel Vien fait paraître ces nouvelles fortement autobiographiques sous le pseudonyme de Gilles Delaunière. Il juge que cela s’impose car la chronique d’amours masculines demeure encore hasardeuse, même trois ans après la décriminalisation de l’homosexualité.
La critique est pourtant dithyrambique. Réginald Martel note que «ces nouvelles sont parmi les meilleures qui s’écrivent ici».
Et Roger Duhamel clame haut et fort que Vien est «un écrivain authentique, déjà sûr de ses moyens, d’une habileté extrême à frôler l’abîme sans jamais y glisser».
Peu de personnages féminins
Les nouvelles sont écrites au «je» et il n’y a presque pas de personnages féminins. Quand l’auteur ne s’éprend pas d’Oriel, de Julien ou de Tom, il raconte la relation entre le Cubain Mario et l’Ontarien Willie. Ces hommes aiment des personnes de leur sexe, mais il est rarement question d’ébats sexuels.